Épanoui à Toulouse, Vincent Sierro rêve de l’équipe de Suisse
Peu avant de regagner Toulouse pour y lancer la préparation de la saison à venir, Vincent Sierro est passé nous trouver dans les studios de Rhône FM. L'occasion de revenir sur ses six premiers mois dans la «ville rose» et d'évoquer ses objectifs d'avenir.

L’heure de la rentrée des classes a sonné pour Vincent Sierro. Le milieu de terrain sierrois a repris ce lundi le chemin des terrains d’entraînement pour lancer la préparation de la saison 2023/2024 du Toulouse Football Club. Avant ça, il a eu l’occasion de profiter de quelques semaines de vacances bienvenues entre l’Italie durant quelques jours et le Valais pendant la majeure partie. «Je profite à chaque fois de cette période pour voir tous ceux que je n’ai pas l’occasion de voir durant la saison. Retrouver le Valais et son soleil me permet de bien me ressourcer.»
«Les visites se sont enchaînées depuis que je suis arrivé.» Vincent Sierro
S’il prend du plaisir à rentrer au bercail pour voir ses proches, Vincent Sierro s’est déjà mué à plusieurs reprises en guide touristique pour faire découvrir la «ville rose» à ses amis et sa famille. «C’est vrai que les visites se sont enchaînées depuis que j’y suis arrivé il y a six mois», rigole-t-il. «Tous ceux qui y sont venus ont beaucoup apprécié Toulouse. À titre personnel, j’ai déjà mes petites habitudes. Comme j’habite dans le centre-ville, je fais tout à pied. J’apprécie notamment aller faire le stock de fruits et légumes au marché du quartier. Et puis je connais déjà pas mal de bons petits restos…que l’on m’a très bien conseillé.»
Tout de suite bien entouré
Vincent Sierro tient d’ailleurs à relever le fait que s’il s’est éloigné de son cercle proche, il a immédiatement été très bien entouré en débarquant en Occitanie. «J’ai eu la chance de rejoindre une équipe au sein de laquelle règne une superbe ambiance. On se retrouve régulièrement pour manger après les entraînements. Il arrive aussi qu’on organise des repas chez nous pour regarder ensemble des matches à la télévision. Je n'ai en tout cas pas le temps de souffrir d’une quelconque solitude…et j’apprécie aussi les moments un peu plus calmes qui me permettent de me reposer et de prendre du temps pour moi.»
«Comme j’ai un 70 dans mon numéro de téléphone, je dois toujours me concentrer pour dire soixante-dix au lieu de septante.» Vincent Sierro
Tout de suite bien intégré au sein de l’effectif du «Téfécé», l’ancien junior du FC Sion ne cache pas que la principale difficulté de son passage dans l’Hexagone se situe au niveau des…particularités de vocabulaire. «Comme j’ai un 70 dans mon numéro de téléphone, je dois toujours me concentrer pour dire soixante-dix au lieu de septante», sourit-il. «J’essaie parfois de me battre pour faire comprendre que notre manière de dire les chiffres est plus logique…de toute manière je ne pourrai pas changer ma manière de faire. J’ai également noté le gros accent des Toulousains, qui eux me font remarquer que le mien est aussi pas si mal…»
Convaincu du choix Toulouse
La bonne humeur de Vincent Sierro est perceptible tout au long de notre entretien. Elle témoigne à quel point le Valaisan est épanoui dans sa 2ème expérience à l’étranger après celle, plus délicate, qui l’avait conduit du côté de l’Allemagne et de Fribourg il y a quelques années. «Même si j’étais loin d’être obsédé par le fait de partir de YB, rejoindre Toulouse cet hiver était le bon choix pour moi. J’y ai trouvé un club qui a un très joli projet pour l’avenir et une équipe dont le style de jeu me correspond parfaitement. À aucun moment, je n’ai regretté d’avoir répondu favorablement à l’appel des dirigeants.»
«On a ressenti une immense euphorie durant plusieurs semaines qui ont précédé la finale de la Coupe. Elle s’est encore accentuée au vu de l’issue de la rencontre.» Vincent Sierro
Dix-neuf apparitions sous la tunique violette ont rythmé les six premiers mois du milieu de terrain au «Téfécé». La plus marquante est certainement celle qui l’a vu fouler la pelouse du Stade de France durant les 21 dernières minutes de la finale de la Coupe remportée aisément sur le score de 5-1 par son équipe face à Nantes le 29 avril dernier. «Un sacre très important. Comme en Suisse, c’est celui qui concerne le plus grand nombre de clubs, des amateurs aux professionnels», relève-t-il. «On a ressenti une immense euphorie durant plusieurs semaines qui ont précédé cette finale. Elle s’est encore accentuée au vu de l’issue de la rencontre. Tout le monde nous saluait, nous remerciait d’avoir ramené ce trophée pour la première fois depuis soixante-six ans. À domicile comme à l’extérieur, on a senti beaucoup de reconnaissance et de ferveur de la part de nos supporters.»
Un «doublé» en 24 heures
Outre cette Coupe de France, Vincent Sierro a pu ajouter deux autres trophées acquis «par procuration» à sa collection au cours d’un printemps faste: ceux de champion et de vainqueur de la Coupe de Suisse glanés par YB où il évoluait encore l’automne dernier. «J’ai vécu un week-end complètement fou à la fin avril», se marre-t-il. «Le samedi, nous remportions la Coupe avec Toulouse et le dimanche, YB s’assurait du titre de champion. En moins de 24 heures, j’ai donc été sacré à deux reprises! Vivre une telle saison, c’est absolument formidable.»
«J’ai hâte de goûter à l’Europe avec ce maillot.» Vincent Sierro
À la faveur de sa victoire en Coupe de France, le pensionnaire du Stadium s’est ouvert les portes de l’Europa League pour la saison à venir. «J’ai hâte de goûter à l’Europe avec ce maillot», affirme-t-il, tout en reconnaissant que la priorité de son club, 13ème de Ligue 1 lors de l’exercice écoulé, devait être le championnat. «C’est une ligue très difficile, qui est passée de 20 à 18 équipes, mais on va tout faire pour jouer le haut du tableau. Si l’on veut y parvenir, il faudra que l’on soit capable de créer rapidement une nouvelle dynamique avec le nouvel entraîneur et les nouveaux joueurs qui nous ont rejoint. Il va falloir créer un groupe fort, solidaire et avec une identité claire pour obtenir rapidement de bons résultats.»
Un rôle de leader à jouer sur et hors du terrain
Après ses six premiers mois d’adaptation à son nouvel environnement, Vincent Sierro ne cache pas son intention de jouer désormais un rôle plus en vue aussi bien sur qu’hors du terrain. «À 27 ans, je possède maintenant passablement d’expérience. Si le club m’a recruté, c’est justement pour que je prenne des responsabilités. En tant que milieu de terrain, je suis forcé de beaucoup communiquer durant les matches donc donner de la voix dans le vestiaire ne me pose pas problème. Je tiens également à être là pour conseiller les plus jeunes. J’ai vraiment à cœur de démontrer mon leadership cette saison.»
«Je n’en fais pas une obsession mais porter ce maillot rouge à croix blanche serait un rêve.»Vincent Sierro
S’il compte s’affirmer comme un pion essentiel de l’effectif toulousain, c’est aussi que Vincent Sierro entretient toujours un rêve ambitieux: celui de découvrir les joies de la sélection nationale…malgré la rude concurrence qui existe à mi-terrain. «Le fait qu’il y ait un tel réservoir de joueurs est forcément positif pour la Suisse. Maintenant, je me concentre uniquement sur ce que je peux influencer. En réalisant de bonnes performances dans un grand championnat comme la Ligue 1, les chances que l’on fasse appel à moi augmenteront. J’étais de piquet lors du dernier rassemblement, ça prouve que je suis proche d’une sélection. Je ne fais pas une fixette là-dessus mais porter ce maillot rouge à croix blanche serait un rêve.»
S’il a quitté Tourbillon il y a plus de six ans maintenant, Vincent Sierro reste un suiveur attentif des péripéties de son club formateur. Il livre son regard sur la situation actuelle du FC Sion.