Entre les Championnats suisses à Ascona et le Jumping de Sion, Aurelia Loser a dû choisir
Un petit crève-cœur pour Aurelia Loser. La cavalière valaisanne ne disputera pas le Jumping National de Sion cette année. Et pour cause, elle sera en lice à Ascona, où se tiennent, en même temps, les championnats suisses de saut d’obstacles. Interview.
Établie dans la région de Fribourg, Aurelia Loser traversera une bonne partie du pays cette semaine. La Valaisanne participera aux CSI d’Ascona, un concours qui fait office de championnat suisse de saut pour les élites. Membre du Top 40 au niveau national, la cavalière espère briller au Tessin. Elle nous a accordé un entretien pour parler de ce rendez-vous mais aussi de sa situation au sein d’une écurie qui vend ses meilleurs chevaux.
Aurelia Loser, comment se passe votre saison 2023 jusqu’à présent?
Après Genève en décembre (ndlr: le CHI 2022 où elle s’était qualifiée pour le Grand Prix de dimanche), j’ai emmagasiné beaucoup d’expérience. Je suis partie en Espagne pour trois semaines, avec à la clé une 4ème place dans un Grand Prix 4 étoiles. C’était super pour moi mais ces bons résultats ont conduit à la vente de ma jument, Molly Malone Z. C’est malheureux mais c’est le jeu quand on travaille dans une écurie de commerce. Maintenant je prépare la relève, en formant des nouveaux chevaux. Je me retrouve avec une monture âgée de 13 ans, qui a déjà l’expérience des grands concours. C’est à moi de bien m’entendre avec et de faire au mieux.
Vous êtes régulièrement privée de vos chevaux de tête. Comment est-ce que vous gérez cet éternel recommencement?
C’est la loi de notre sport. On est content quand on fait de bons résultats mais on sait que les chevaux peuvent être vendus du jour au lendemain. Il faut faire avec.
«C’est toujours une fierté de faire partie du Top 40 en Suisse. C’est une marque de régularité.» Aurelia Loser
On imagine que ces rebondissements, ça forge le caractère?
C’est sûr. Au début, quand un cheval partait c’était presque la fin du monde. Mais à la longue, je vois cela comme une fierté car je les voit évoluer et je me dis que j’ai pu faire un bout de chemin avec.
Quand elle voit partir ses meilleurs chevaux, Aurelia Loser sait qu’elle doit repartir de zéro. Revoir ses plans, en permanence. Aujourd’hui, elle a appris à vivre avec cette réalité, d’autant que son avenir en dehors du sport est en train de se définir gentiment.
La page de votre ancienne jument est donc tournée, reste que vous parvenez à maintenir un bon classement. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est toujours une fierté de faire partie du Top 40 en Suisse. C’est une marque de régularité. Même si mes chevaux sont vendus, j’arrive encore à me maintenir. C’est super de pouvoir faire des résultats avec des chevaux différents.
Les autres membres du Top 40 helvétique seront à Ascona. Il y aura donc un sacré niveau ?
Les Suisses sont très en forme, ils l’ont encore prouvé aux Championnats d’Europe avec le titre de Steve Guerdat et la qualification olympique par équipe. On espère juste que ceux qui viendront au Tessin prendront leurs deuxièmes chevaux et qu’ils seront un peu moins en forme que nous.
Ce qui vous embête surtout c’est de ne pas pouvoir concourir à Sion, vu que le Jumping est en même temps ?
C’est vrai. Dès que j’ai vu le programme de cette année, j’ai eu un petit crève-cœur car ça reste le Valais, ça reste chez moi. Néanmoins, je ne cache pas que mon objectif de base était de me qualifier pour les championnats suisses. Le choix a été vite fait. J’espère ramener une médaille même si je dois encore apprendre à connaitre ma nouvelle jument.
Aurelia Loser a rapidement choisi. Son classement au niveau helvétique l’emmène à Ascona alors qu’elle aurait aimé participer au Jumping National de Sion. Elle affirme néanmoins que le concours valaisan garde la cote, grâce à la qualité de son organisation. Le boss de l’évènement sédunois, Michel Darioly, le confirme. Son rendez-vous ne connait pas la crise.