Denis-Will Poha: "Devoir rester au FC Sion a été facilité par la dynamique de ce début de saison"
Écarté au début de saison après avoir fait part de ses velléités de départ, Denis-Will Poha revient peu à peu en grâce au FC Sion. Le milieu de terrain s'exprime avec honnêteté avant le déplacement à Aarau où les suspensions de Bua et Baltzar pourraient bien lui donner un maillot de titulaire.

Pour la première fois depuis le début de l'exercice, le FC Sion est contraint de rebrasser certaines cartes au sein de son alignement en vue du déplacement à Aarau dimanche (match à suivre en direct dès 14h15 sur Rhône FM). Blessé au mollet, Ilyas Chouaref doit faire l'impasse sur le rendez-vous du Brügglifeld. Touché lors du rassemblement de l'équipe de Suisse M21, Théo Berdayes est lui incertain. Ces deux pépins physiques s'ajoutent aux suspensions de Didier Tholot, lequel sera remplacé sur la touche par son adjoint Benjamin Bertrand, de Kevin Bua et de Baltazar Costa. Des défections qui pourraient bien faire les affaires de Denis-Will Poha. Testé à mi-terrain aux côtés d'Ali Kabacalman en amical face à Lausanne durant la trêve, le Français risque bien de vivre sa première titularisation de la saison. Au sortir d'une première année en Valais marquée par la relégation, il n'avait pas caché sa volonté d'aller voir ailleurs cet été. Interview d'un élément qui avait été écarté du groupe au début du championnat.
Denis-Will Poha, comment avez-vous vécu les premiers mois de cette saison 2023/2024?
Ce n'était pas une situation évidente. J'avais simplement envie de jouer au foot. Les choses étaient toutefois claires dès le départ avec le coach. J'ai continué à travailler et je lui ai assuré que je me donnerais toujours à fond s'il décidait de me mettre sur le terrain. Je le devais par respect pour le foot.
Mais, concrètement, qu'avez-vous dit à Didier Tholot au moment de la reprise des entraînements?
Que j'avais des envies d'ailleurs. J'ai préféré jouer la carte de l'honnêteté avec lui car je l'avais déjà côtoyé durant mes six mois à Pau (ndlr: au printemps 2022) et que je savais que c'est une bonne personne. Je n'avais aucun intérêt à lui mentir. Tout de suite, il m'a expliqué comment il comptait gérer mon cas. Tout s'est fait dans la sincérité. Se parler d'homme à homme a rendu les choses plus faciles. Je pense avoir tenu parole quant à mon investissement, que je parte ou que je reste.
Ces velléités de départ étaient-elles uniquement le fruit de la relégation vécue au printemps?
Non, plusieurs raisons les expliquaient dont ma situation personnelle dans le privé. Les personnes qui doivent être au courant de tout le sont et je ne souhaite pas en dire plus à ce propos. Je me répète mais tout ce qui compte aujourd'hui est que je me donne à 100% lorsque le coach décide de faire appel à moi.
Ne pas avoir trouvé de porte de sortie suscite-t-il des regrets dans votre esprit?
Non, c'est la vie dans le foot. Parfois tu as ce que tu veux, parfois non. Il faut passer à autre chose et aller de l'avant.
On a quand même l'impression que tout ce qui s'est passé durant l'été vous concernant vous a fait revenir en arrière. Vous devez aujourd'hui vous battre pour gratter des minutes de jeu alors que votre place était établie durant le printemps…
Rien n'est jamais acquis. Je ne me suis jamais vu avec un statut particulier. Chaque joueur de cette équipe peut amener sa pierre à l'édifice. Aucun joueur ne doit être mieux géré que les autres. Nous sommes tous égaux sur le terrain, nous avançons sur un projet collectif. Les matches ne se gagnent pas individuellement donc je ne me focalise pas sur ma propre personne.
Reste qu'au vu des absences, vous avez beaucoup à gagner du déplacement qui arrive à Aarau…
L'équipe de départ n'a pas encore été dévoilée. Rien ne m'assure d'être titulaire. D'autres joueurs peuvent très bien y prétendre. Encore une fois, peu importe le nom des joueurs qui seront choisis par le staff, ceux-ci devront donner le meilleur, être performants pour que l'on reparte avec des points de là-bas.
Le fait que le FC Sion tourne bien aide-t-il à accepter le fait de n'être pas parti?
Forcément. Devoir rester a été facilité par la dynamique de ce début de saison. Le plaisir est plus grand en jouant le haut du tableau qu'en luttant contre la relégation. Il est toujours plus compliqué d'entrer sur le terrain lorsque le plaisir n'est pas au rendez-vous. L'état d'esprit est bon cette année. Le groupe est de qualité. Rester en haut du classement ne dépend que de nous et des valeurs dont nous sommes prêts à faire preuve.
Mais, au vu du classement après quatorze journées, le FC Sion ne peut pas nourrir d'autres ambitions que de remonter immédiatement, non?
Effectivement et je crois qu'on ne le cache pas. Nous sommes bien partis mais la saison est encore longue. Il nous reste une dernière ligne droite avant Noël puis tout le printemps à bien négocier. Le combat se fera avant tout contre nous-mêmes. Je répète l'importance des valeurs. L'exigence et la régularité sont des notions cruciales. Maîtriser les éléments qui ne dépendent que de nous est un premier pas important dans la bonne direction.
Vous l'avez évoqué, vous aviez déjà évolué sous les ordres de Didier Tholot à Pau. L'entraîneur que vous avez découvert ici en Valais est-il le même que celui qui vous avait dirigé au printemps 2022?
Vous voulez savoir la seule chose qui change entre le Didier Tholot que j'ai connu à Pau et celui d'ici? Son statut! En Valais, c'est une star. Une légende. Là-bas, on ne scandait pas son nom à la fin de chaque match (rires).
Retrouvez ci-dessous l'interview de Benjamin Bertrand, l'assistant de Didier Tholot, qui assurera l'intérim sur le banc sédunois dimanche à Aarau.