Christophe Torrent: «La Coupe du Monde est mon objectif à court ou moyen terme»

«J’ai eu droit à un mois de pause dont une semaine lors de laquelle je suis parti jouer au golf en vacances avec des potes. Mais très vite, je me suis mis à organiser la saison prochaine.» Christophe Torrent le reconnaît d’emblée, le temps du repos appartient déjà au passé pour lui. À l’instar de ses homologues engagés sur le circuit de la Coupe du Monde, l’Arbazien de 23 ans a lancé il y a plusieurs semaines sa longue période de préparation de l’hiver à venir. Une préparation qu’il poursuivra encore un bon mois en salle de force avant de rejoindre les glaciers pour les premiers entraînements sur neige. «La période la plus pénible à vivre est celle dans laquelle nous sommes actuellement. Dès que nous remettrons les skis, cela deviendra plus facile mentalement.»

«Je ne m’attendais pas du tout à monter sur la boîte l’hiver dernier.» Christophe Torrent

Membre du cadre B de Swiss Ski depuis l’an dernier, le Valaisan sort de son hiver le plus abouti sur le front de la Coupe d’Europe. À la clé: cinq tops 10 dont deux podiums. «Je suis hyper satisfait de ce que j’ai fait», se réjouit-t-il. «J’ai bien évolué depuis deux ans et j’espère poursuivre sur cette pente ascendante à l’avenir. Je ne m’attendais pas du tout à monter sur la boîte. Mon unique regret sur les derniers mois concerne les championnats de Suisse. J’étais fatigué des efforts consentis jusque-là et je suis passé à côté de mes courses. Mais cela ne ternit en rien le bilan de ma saison qui est plus que positif.»

Une «dream team» valaisanne

Deuxième du Super-G disputé début février dans la station française d’Orcières Merlette, Christophe Torrent a enchaîné deux semaines plus tard avec une troisième place dans la même discipline à Garmisch-Partenkirschen. Aux côtés du Martignerain Arnaud Boisset et du Bagnard Denis Corthay, eux aussi montés sur des podiums, il a formé une véritable «dream team» valaisanne dans l’antichambre de la Coupe du Monde. «C’est vrai qu’on a fait très fort», sourit-il. «Je dirais même que les Romands en général, nous sommes un bon groupe qui s’entend très bien et se tire vers le haut. Nous avons une très bonne cohésion d’équipe et c’est quelque chose d’important à ce niveau-là.»

«C’est l’association de plusieurs éléments qui m’a permis de performer aussi bien durant l’hiver écoulé.» Christophe Torrent

Cette saison très aboutie de Christophe Torrent est aussi le fruit d’une remise en question de sa part. L’Arbazien nous expliquait au début janvier avoir pris la décision de se consacrer uniquement à la pratique de son sport. «Cela m’a permis de travailler beaucoup plus dans les détails», relève-t-il. «Cela commence par la récupération et quand je dis ça, je ne pense pas au fait d’être affalé sur son canapé. Désormais, je fais régulièrement de la physiothérapie, de la cryothérapie et un tas de choses que je n’avais tout simplement pas le temps de faire avant. J’ai également commencé à faire des exercices mentaux ou des exercices de vision. Tous ces éléments associés m’ont permis de performer aussi bien durant l’hiver écoulé.»

Bientôt de nouvelles cordes à son arc

Récompensé par ses bons résultats pour son investissement important, le spécialiste de vitesse ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Je vais débuter la préparation en hypoxie du côté de Sion», explique-t-il en référence à ces entraînements que suit notamment un certain Loïc Meillard et qui simulent en salle une qualité d’oxygène équivalente à celle que l’on retrouve sur les sommets. «J’ai également décidé de m’entourer d’une nutritionniste qui va me fournir des plans alimentaires. Je suis convaincu que c’est par là que je peux encore m’améliorer et gratter les quelques centièmes qui doivent me permettre d’arriver en Coupe du Monde.»  

«Il y a une telle densité en Suisse que même des victoires en Coupe d’Europe ne m’assureraient pas d’avoir ma place plus haut.» Christophe Torrent

Car là est bien l’objectif de Christophe Torrent. Désormais établi sur le circuit de Coupe d’Europe, pleinement focalisé sur la pratique de son sport et bien encadré pour poursuivre sa progression, l’Arbazien compte bien franchir un cap supplémentaire et atteindre rapidement le plus haut niveau du monde du cirque blanc. «La Coupe du Monde est mon objectif à court ou moyen terme», affirme-t-il. «Je sais toutefois que ça ne dépend pas que de moi. Il y a une telle densité en Suisse que même des victoires en Coupe d’Europe ne m’assureraient pas d’avoir ma place plus haut. Je me focalise donc sur ce que je peux maîtriser, sans faire une fixation sur un éventuel ticket pour la Coupe du Monde.»