Barbara Albisetti, directrice de Swiss Golf: «La Suisse n'est pas un pays de golf»
La directrice sport de Swiss Golf ne s'en cache pas: le travail est encore important pour démocratiser ce sport dans le pays. En marge de l'Omega European Masters de Crans-Montana, rencontre avec Barbara Albisetti.

Depuis jeudi, le golf est à l’honneur à Crans-Montana. La 74e édition de l’Omega European Masters bat son plein sur le haut-plateau.
Au début du tournoi, six Suisses étaient en lice (dont deux ont passé le cut, Raphaël de Sousa et Ronan Kleu). Une délégation qui satisfait Swiss Golf.
Des chiffres trop peu élevés
La directrice sport de la fédération Barbara Albisetti a en effet le sourire. Sur le stand que Swiss Golf occupe à côté du trou numéro 18 du parcours Severiano Ballesteros, elle se réjouit du coup de projecteur dont bénéficie le golf grâce au tournoi du Haut-Plateau. Malgré tout, le constat de Barbara Albisetti reste sans équivoque. «Non, la Suisse n’est encore un pays de golf. On a à peine 100 parcours dans le pays – 97 pour être précise. On a 100'000 golfeurs. Ces chiffres ne sont pas assez élevés. Même si le golf est né il y a 125 ans en Suisse, on n’a pas une culture de ce sport aussi développée qu’en Ecosse, qu’en Angleterre, qu’en Suède ou qu’aux USA. On travaille à donner plus de place et de visibilité au golf et à nos golfeurs. Dans cette optique, des tournois comme celui de Crans-Montana donne une belle image.»
«L’image qui colle à la peau du golf est très bourgeoise. Ça prendra du temps à s’en débarrasser.» Barbara Albisetti, directrice sport à Swiss Golf
La «belle image du golf». Comprenez une image plus proche de ce qu’est ce sport et qui casse avec la vision parfois clichée que le grand public peut s’en faire. «Ceux que jouent au golf connaissent les atouts de ce sport», défend Barbara Albisetti. «Malheureusement, c’est vrai que l’image qui colle à la peau du golf est très bourgeoise. Ça prendra du temps à s’en débarrasser. Mais si on regarde cette fin de semaine à Crans-Montana, il y a beaucoup de jeunes athlètes de partout dans le monde.»
«Nous lançons un programme en collaboration avec l’armée. Quatre golfeurs pourront pratiquer leur sport en parallèle de leur école de recrue.» Barbara Albisetti, directrice sport à Swiss Golf
En Suisse aussi, il y a de nombreux jeunes golfeurs qui tentent de percer. A l’image du Valaisan Max Schliesing. Présent à Crans-Montana – sans être parvenu à passer le cut – le Zermattois de 21 ans s’est exilé aux Etats-Unis pour poursuivre sa progression. La directrice sport de Swiss Golf n’y voit pas un désaveu des structures suisses. «Nous ne cherchons pas à lutter contre ça. La compétition qui a lieu aux USA est bien établie et très compétitive. Mais l’année prochaine, nous lançons un programme en collaboration avec l’armée. Quatre golfeurs pourront pratiquer leur sport en parallèle de leur école de recrue et participer à des compétitions en Europe.»
Des ambassadrices
Toujours avec l’objectif de faire grandir le golf en Suisse, Barbara Albisetti espère que les ambassadrices que sont la Genevoise Albane Valenzuela – établie sur le tour majeur américaine - et la Vaudoise Kim Métraux – qui joue sur le tour européen – sauront donner envie aux plus jeunes de s’intéresser à cette pratique.