Polémique autour de l'engagement de l'armée dans l'incendie du Haut-Valais
Alors que les pompiers luttent toujours contre le feu de forêt dans le Haut-Valais, une polémique s'étend sur l'utilisation des moyens de l'armée.

L’utilisation des Super Pumas de l’armée dans l’incendie du Haut-Valais est critiquée par Air-Zermatt. La compagnie haut-valaisanne aurait menacé de se retirer de l’engagement. Air-Zermatt juge que le recours aux appareils de l'armée viole le principe de subsidiarité, selon les propos du président du conseil d'administration, Philipp Perren, rapportés par le journal haut-valaisan "Walliser Bote". Le responsable a rappelé que selon ce principe de la subsidiarité, les moyens civils doivent être épuisés avant un engagement militaire. Il a reproché aux autorités de faire appel à l'armée parce que cette intervention est gratuite. Selon le porte-parole de l'armée Stefan Hofer, l’engagement de l’armée se fait uniquement à la demande et sous la direction des autorités civiles. "L'armée est toujours là quand on a besoin d'elle", a-t-il expliqué.
Air-Zermatt se défend
Pour éteindre l’incendie de la polémique, Air-Zermatt s’est fendu d’un communiqué. Son directeur, Gerold Biner assure que la compagnie s’engage sans relâche dans la lutte contre le sinistre et que l’argent ne joue aucun rôle. Air-Zermatt reconnaît tout de même avoir tapé du poing sur la table lors de l’utilisation potentiel d’un deuxième Super Puma de l’armée. Mais pour des questions de sécurité. Selon Gerold Biner, l’ajout d’un appareil supplémentaire aurait mis en danger la vie des pilotes. Dans ce cas, et uniquement dans ce cas, Air-Zermatt aurait retiré tous ses moyens de l’intervention.
Une affaire qui remonte au sommet de l'Etat
Le ministre valaisan de la sécurité Frédéric Favre a défendu mercredi l'engagement de l'armée contre l'incendie de forêt dans le Haut-Valais, critiqué par la compagnie privée Air Zermatt. Il a souligné à Keystone-ATS que la responsabilité de la gestion d'une telle intervention est du ressort des autorités communales et cantonales et non d’un privé. L'armée est un "atout important" dans ce genre de situation, en raison de ses moyens et de sa capacité "à durer dans le temps", a souligné le chef du département cantonal de la sécurité, dans une réponse écrite. Parmi les moyens importants à disposition de l'armée pour lutter efficacement contre un tel feu de forêt, Frédéric Favre cite des "capacités de transport d’eau plus importants" ainsi que des "moyens d’observation thermique spécifique à ce genre d’événement". Le ministre salue par ailleurs l'"excellent travail" et la "grande expérience" d'Air Zermatt. "Pour moi, il est important dans ce genre de situation de collaborer pour la sécurité de tous en utilisant les forces de chacun", souligne encore le conseiller d'Etat.