Remontées mécaniques et chirurgie : le docteur Magistretti opère sur plusieurs fronts

C’est sur le perron de la clinique Summit à Crans-Montana que Philippe Magistretti nous accueille. Après une petite visite des lieux, des chambres au bloc opératoire, c’est dans sa salle de consultation que l’entretien se poursuit. Au mur, les diplômes de Philippe Magistretti. Le bras droit du milliardaire tchèque Radovan Vitek à CMA a obtenu son diplôme de médecin en 1980. Spécialiste en radiologie, il a peu à peu laissé de côté sa carrière médicale pour une parenthèse bancaire aux Etats-Unis, notamment.

Au début des années 2000, l’enfant prodigue revient à Crans-Montana, région qui l’a vu grandir – sa mère s’y est installée après son divorce au Tessin. Sur le Haut-Plateau, le trublion entre au Conseil d’administration de CMA avant d’en prendre la présidence en 2009. Alter ego de Radovan Vitek, Philippe Magistretti doit surtout gérer et assumer les coups d’éclat de son patron.

Retour aux sources

C’est aussi sur demande de son ami Vitek, qui souhaite développer un empire médical sur le Haut-Plateau, que Philippe Magistretti reprend ses études de médecine pour réobtenir son statut de praticien en 2018. Il se spécialise par la même occasion dans la chirurgie esthétique. «J’ai toujours eu le virus de la médecine», glisse subtilement Philippe Magistretti. «J’ai toujours suivi la littérature. J’étais assez à jour. Mais oui, j’ai refait certaines formations», explique le sexagénaire.

«J’ai le sentiment d'être très proche de mes patients»

Philippe Magistretti

Aujourd’hui, Philippe Magistretti dirige les deux cliniques de l’investisseur tchèque. Il exerce tous les matins dans son cabinet. Les après-midis sont consacrés aux affaires économiques, à CMA. «C’est merveilleux d’avoir deux activités tellement différentes», s’extasie Philippe Magistretti. «J’ai l’impression tant au cabinet qu’à CMA d’être un acteur qui doit entrer dans un personnage», illustre-t-il. Changer de casquette en quelque sorte. Mais pas si évident quand la vie publique le rattrape, même au cabinet. «J’ai souvent des épisodes amusants», rigole-t-il. «J’ai des patients qui me demandent comment ça se passe pour mon petit frère à CMA. Je dois leur dire que c’est la même personne. Parfois ça se passe bien, parfois moins», reconnaît-il.

Proche de ses patients?

Connu pour ses coups d’éclat, son sens de l’esquive et son impatience, Philippe Magistretti ne laisse personne indifférent sur le Haut-Plateau. Pourtant, il assure être un autre homme à son cabinet. «Dans ma pratique médicale, j’ai le sentiment d’être très proche de mes patients. Alors que dans ma vie publique, je n’ai pas une image très positive», avoue-t-il. «Et j’en suis probablement le premier responsable», ajoute-t-il. Philippe Magistretti confesse avoir fait des efforts ces deux dernières années pour ramener de la sérénité à Crans-Montana.

«Mon souhait est de me retirer de la vie publique en 2027»

Philippe Magistretti

Prochain grand défi pour le président de CMA : les Championnats du monde de ski alpin en 2027. Point de bascule aussi pour lui. Il souhaite dès la fin de cet évènement se consacrer uniquement à la médecine. «C’est mon plan. Mon souhait est de me retirer de la vie publique en 2027», conclut Philippe Magistretti.

Quant au futur des deux cliniques, après le départ de Radovan Vitek, Philippe Magistretti assure que leur avenir est assuré. Le repreneur devrait maintenir toutes les activités développées à Crans-Montana par le magnat de l’immobilier tchèque.