Hôtels fermés : la galère du Giro pour se loger au mois de mai en Valais
Le Valais a-t-il mal à son hôtellerie ? Alors que le canton prône le tourisme quatre saisons, il peine à disposer de suffisamment d’hôtels ouverts pour accueillir le Giro. La caravane du Tour d’Italie devra faire de longs trajets pour se loger.

Le Valais s’apprête à accueillir le Giro. Le Tour d’Italie sillonnera pendant deux jours les routes valaisannes, durant le week-end de l’Ascension. Avec une arrivée vendredi 19 mai à Crans-Montana et un départ le lendemain donné à Sierre. Les coureurs, les équipes, les techniciens, le staff et les organisateurs, soit plus de 2'000 personnes, logeront une nuit en Valais. 600 chambres à trouver. Mais problème, les hébergements manquent. «Le talon d’Achille qu’on a dans notre organisation, c’est l’hébergement», avoue Steve Morabito, directeur des étapes valaisannes du Giro. «On galère pour trouver des hôtels au mois de mai», lâche-t-il. «On prône un tourisme quatre saisons et là on va devoir loger des équipes dans le Bas et le Haut-Valais», constate l’ancien cycliste professionnel. «Elles vont devoir faire beaucoup d’heures de voiture pour trouver des hôtels».
Un week-end chargé
Dans un premier temps, les organisateurs du Giro ont même imaginé loger certaines équipes hors canton, sur la Riviera vaudoise. Mais finalement, des solutions valaisannes ont pu être trouvées, grâce notamment à une prise de contact avec l’Association hôtelière du Valais, a appris Rhône FM. «Nous avons été alertés il y a quelques jours», confirme Beat Eggel, le directeur des hôteliers valaisans. La faîtière a sollicité tous ses membres. «On a fait une communication pour demander aux hôtels ouverts de se manifester et de proposer des offres pour ces deux étapes», explique le Nendard. Et d’ajouter. «On a aussi beaucoup d’hôtels complets.» Outre le Giro, en plein week-end de l’Ascension, le Valais vivra les 19 et 20 mai les Caves Ouvertes, qui amènent de nombreux visiteurs dans le canton.
Un mois de mai pauvre en offre hôtelière
Les courses cyclistes du printemps, comme le Tour de Romandie ou le Giro, se disputent dans une période creuse pour le tourisme, à la sortie de l’hiver et avant la saison estivale. «C’est vrai que la mi-mai n’est pas une période idéale», reconnaît Beat Eggel. «En montagne, le mois de mai est un mois de transition, qui permet aux hôteliers de se reposer et de planifier des travaux», poursuit l’ancien député pour justifier la fermeture des nombreux hôtels en cette période. «L’hôtelier doit aussi planifier son personnel. Les établissements de montagne travaillent beaucoup avec des saisonniers et on ne peut pas prolonger indéfiniment les contrats.»
Au Grand Hôtel du Golf de Crans-Montana, où seront logés de nombreux coureurs, le directeur François Rielle n’a pas tergiversé longtemps avant d'ouvrir son établissement, ordinairement fermé à cette période. «Etant donné l’importance pour la station d’accueillir la Giro, il était indispensable que les hôtels puissent ouvrir», argumente celui qui est aussi vice-président de l’Association hôtelière du Haut-Plateau. François Rielle dit tout de même comprendre ses collègues qui resteront portes closes. «Il y a de très gros problèmes de personnel en ce moment. Je comprends les hôtels qui ne parviennent pas à trouver des employés, qui plus est pour ouvrir un ou deux jours seulement».
Un tourisme quatre saisons mis à mal ?
Quant au tourisme quatre saisons, prôné par le canton, il en prend un coup, selon Steve Morabito. «On a besoin d’hôtels. J’espère que ce Giro sera un bon électrochoc pour les prestataires. Les gens qui logent là adoreraient faire du vélo à cette période en Valais, mais ils ont besoin d’hébergements», assène le patron des étapes valaisannes du Tour d’Italie. Même son de cloche, mais avec quelques nuances du côté de l’Association hôtelière du Valais. «Tout le monde partage la philosophie de prolonger les saisons, d’avoir un tourisme annualisé mais il faut aussi se mettre à la place de l’entrepreneur-hôtelier qui doit planifier son personnel, son repos et ses travaux de rénovation,» conclut Beat Eggel.
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