L’Abobo devient annuel et revoit ses tarifs pour assurer sa pérennité
Lancé après la pandémie pour redynamiser la fréquentation des lieux culturels valaisans, l’Abobo entre dans sa quatrième année avec une refonte majeure. Objectifs : renforcer la rétribution aux partenaires et garantir la viabilité du modèle sans subventions.

Fini les saisons et les paliers tarifaires. À partir du 3 juin, l’Abobo se présente sous une nouvelle forme : un abonnement valable 12 mois, à partir de la date d’achat, proposé au prix unique de 465 francs. Une hausse significative par rapport au tarif de lancement habituel de 365 francs, justifiée par plusieurs impératifs.
"On a fixé un prix qui nous paraissait raisonnable par rapport à l’offre, et qui permet aussi de satisfaire les lieux en termes de rétribution", explique Lorenzo Malaguera, président de la coopérative et directeur du Théâtre du Crochetan.
Jusqu’ici, les lieux partenaires percevaient 50% du prix du billet. "Ce n’était pas suffisant", reconnaît-il. Aucun objectif chiffré n’est toutefois fixé pour le nouveau taux de rétribution : "C’est compliqué à prévoir. Cela dépendra de l’utilisation de l’abonnement et du nombre de ventes."
Un modèle qui doit désormais s’autofinancer
La refonte du modèle économique coïncide avec la fin des subventions cantonales et fédérales obtenues dans le cadre des mesures Covid. "On sort de cette période, il va falloir trouver d’autres formes de financement, fidéliser les abonnés existants et augmenter les ventes", note Sarah Mi-Song Bürer, directrice de l’Abobo et de Culture Valais.
Malgré ces contraintes, la direction exclut toute réduction d’offre à ce stade. "Le produit est très intéressant, il est unique, mais il n’est pas encore arrivé à maturité", souligne-t-elle.
Un mini-Abobo pour séduire les usagers occasionnels
En parallèle, une nouvelle offre voit le jour : le mini-Abobo. Pour 199 francs, il permettra d’assister à cinq prestations culturelles. "C’est une manière de toucher un public qui n’est pas forcément un grand consommateur de culture, mais qui souhaite voir quelques spectacles dans l’année", explique Lorenzo Malaguera.
Le mini-Abobo vise aussi les vacanciers et les résidents secondaires. Il sera vendu via les plateformes touristiques. Une façon d’ancrer encore davantage l’Abobo dans le paysage culturel et touristique cantonal.
Une année de stabilisation
Si l’Abobo compte aujourd’hui 51 partenaires – dont 17% en Haut-Valais – le réseau n’évoluera pas pour la saison à venir. Deux cinémas germanophones ont quitté le projet, mais aucun nouveau lieu n’intègrera la coopérative cette année. « C’est une année charnière, nous avons choisi de stabiliser l’offre », précise Sarah Mi-Song Bürer.