La Fondation Gianadda met le fauvisme à l'honneur pour sa nouvelle exposition
Ce mouvement artistique du début de 20e siècle a marqué l’histoire de l’art. Organisée en collaboration avec le Musée d’art moderne de la Ville Paris, l’exposition présente une centaine d’œuvres emblématiques de cette période : peintures, dessins, sculptures et céramiques sont exposés à Martigny.

Ce mouvement artistique français a marqué l’histoire de l’art.
Le pouvoir de la couleur
Au début du 20e siècle, un groupe d’artistes, emmenés par Henri Matisse, fait souffler un vent de fraîcheur sur le monde de l’art et de la culture. L’exposition de la Fondation Gianadda, organisée en collaboration avec le Musée d’art moderne de la Ville de Paris (MAMVP), présente une centaine d’œuvres de cette période.
«La première chose qu'on pourrait dire du fauvisme, c'est la libération de la couleur. La couleur vive. Comme le dit le peintre Vlaminck, c'est simplement une façon d'être, d'agir, de penser, de respirer», explique Jacqueline Munck, conservateur en chef du patrimoine au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et commissaire de l’exposition.
«La première chose qu'on pourrait dire sur le fauvisme, c'est la libération de la couleur.» Jacqueline Munck, commissaire de l’exposition
«Dans le fauvisme, on mentionne la couleur, mais c'est aussi l'usage de l'arabesque, la curiosité pour les arts lointains, pour l'art médiéval, pour l'art des musées : tout cela se combine, c'est très métissé. Les artistes de cette époque ont créé une vraie révolution visuelle.»
«Les artistes de cette époque ont créé une vraie révolution visuelle.» Jacqueline Munck, commissaire de l'exposition
«C'est toute une génération d'artistes, nés entre 1865 et 1880, qui vont se former durant cette période-là, travailler sur le pouvoir de la couleur et en même temps la construction par la couleur. C'était tout nouveau. Jusque-là, on s'appuyait sur un sujet, des portraits, sur des choses signifiantes. Tandis que là, l'idée c'est de travailler sur les moyens de la peinture : la toile, la couleur et la manière de construire l'espace.»
Une centaine d'œuvres
Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris a exceptionnellement sorti un grand nombre d’œuvres pour les présenter à Martigny. Les plus emblématiques de cette période sont réunies à la Fondation Gianadda : peintures, dessins, sculptures et céramiques. Plus d’une vingtaine d’artistes sont représentés. «Nous avons Matisse, Marquet, Jean Puy, Manguin, Camoin, et des plus jeunes qui arrivent, comme Derain et Vlaminck. Et vous avez des gens qui viennent du Havre, comme Dufy, Braque, Friesz. Petit à petit la "marée fauve" gagne. En 1908, la modernité fauve, ce sont tous les jeunes qui arrivent et qui veulent renverser l'académie, le passé. C'est un passage générationnel», précise Jacqueline Munck.
Adaptée à la Fondation
Pour préparer cette exposition, Jacqueline Munck a aussi dû prendre en compte l'architecture particulière de la Fondation Gianadda. «Il y a ce point central, qui est vide et où tout converge. Il n'y a pas d'endroit où le regard ne se porte pas. Moi ça m'a beaucoup servi pour jouer des correspondances entre les œuvres.»
«L'architecture particulière de la Fondation m'a beaucoup servie pour cette exposition.» Jacqueline Munck, commissaire de l'exposition
«Il y a des personnages nus qui résonnent de l'autre côté avec d'autres paysages et des nus dans les ateliers. Et tout cela recrée ce monde particulier. Et ça fonctionne bien. Je pense que ce sera une belle surprise pour les gens», conclut Jacqueline Munck.
L’exposition "Les années fauves" est à découvrir à la Fondation Gianadda, dès ce vendredi et jusqu’au 21 janvier 2024.