C'est une statistique qui interpelle : en 2021 en Valais, 229 personnes ont été agressées par un chien. Une hausse de 30% en un an. Les chiffres émanent du rapport 2021 du Service de la consommation et des affaires vétérinaires. "L’augmentation des cas d’attaques par des chiens, constatée ces dernières années tant à l’encontre d'animaux que d'êtres humains, s'est poursuivie", peut-on lire dans un communiqué. Ainsi, sur les trois dernières années, selon les chiffres officiels du canton :
Nombre de procédures ouvertes concernant des cas d'agression sur humains
-2019 : 155
-2020 : 177
-2021 : 229
"Il y a une évolution de la société. Nous n'acceptons plus, et c'est très bien ainsi, les cas d'agressions" Eric Kirchmeier, vétérinaire cantonal
Comment expliquer cette hausse ? Au canton, on relativise. Une hausse certes, mais à mettre en perspective. On parle d'un effet post-pandémie. En 2020, les gens sont moins sortis, ont moins interagis avec les animaux de compagnie. Moins d'agressions, moins de signalements. 2021 serait donc une sorte de "retour à la normale".
La hausse des faits signalés serait également le fruit d'un changement de mentalité. De nos jours, la population n'hésite plus à dénoncer les cas aux autorités. "Il y a une évolution de la société. Nous n'acceptons plus, et c'est très bien ainsi, les cas d'agressions... Que se soit votre animal qui se fait mordre par un autre chien, ou que vous soyez vous-même victime d'un chien errant, cela est tout de suite signalé", explique Eric Kirchmeier, le vétérinaire cantonal. "Les gens sont davantage conscients du système mis en place. Tout fait signalé à un éducateur, un médecin, un vétérinaire sera enregistré. Les consultations effectuées, en lien avec une morsure, nous seront communiquées, c'est obligatoire. Les incidents qui passent au travers des mailles du filet sont beaucoup moins importants qu'auparavant."
Reste qu'en Valais, en l'espace de deux ans, plus de 400 cas d'agressions ont été dénoncés. Combien de chiens euthanasiés au final ? Aucun.
En effet, ce genre de décisions est rarissime en Valais. "C'est la mesure ultime", explique Eric Kirchmeier. "Après une attaque, nous avons parfois des victimes qui demandent la mise à mort de l'animal. C'est compréhensible. Mais on ne peut pas ordonner l'euthanasie comme cela, sur une base émotionnelle. Il faut des arguments solides. Cela passe par l'évaluation d'un professionnel qui nous dit que le chien est vraiment dangereux, que le pronostique par rapport à une éventuelle thérapie comportementale est très défavorable".
"On ne peut pas ordonner l'euthanasie d'un animal comme cela, sur une base émotionnelle" Eric Kirchmeier, vétérinaire cantonal
Ainsi, avant la décision d'endormir le chien, de nombreuses mesures peuvent être prises : obligation de tenir en laisse de façon permanente, obligation de suivre des cours, obligation de la muselière... "Des mesures en principe suffisantes pour éviter les récidives", conclut le vétérinaire cantonale. Ci-dessous, notre reportage :