Selon son avocat Yannis Sakkas, Dominique Giroud a été tenté à un moment par l'opération de hacking, pour connaître les sources qui informaient la presse sur ses problèmes fiscaux.
L'encaveur était, en 2013, au coeur d'une tempête médiatique. Il a un temps été séduit par cette action avant d'y renoncer. L'informaticien qui avait été mandaté pour exécuter le piratage serait passé à l'action de sa propre initiative, pour aider un homme aux prises avec le système, explique Yannis Sakkas. En première instance, le tribunal avait estimé inconcevable que l'expert en maliciels ait agi dans ce dossier sans le feu vert du vigneron.
Pour mener à bien cette intrusion, début 2014, dans l'ordinateur d'un journaliste de la RTS et d'une journaliste du Temps, Dominique Giroud s'était entouré d'une équipe composée d'un ami d'enfance, à l'époque agent du Service de renseignements de la Confédération (SRC), d'un détective privé et de l'informaticien. Selon l'accusation, qui se base sur des écoutes téléphoniques, les prix de l'opération de piratage avaient été négociés. Une avance de 10'000 francs avait même été versée par Dominique Giroud à l'informaticien. L'attaque avait finalement échoué, les deux journalistes n'ayant pas mordu à l'hameçon.
En appel, le détective privé, qui avait été condamné en première instance à une peine pécuniaire de 180 jours-amende avec sursis pour tentatives de soustraction de données, plaide aussi son acquittement. A l'époque, a-t-il indiqué à la Chambre pénale, il pensait que le projet de hacking avait été abandonné.
Le procès devant la Chambre d'appel et de révision doit se tenir jusqu'à mercredi. Le jugement sera en principe notifié aux parties par écrit.