«La retraite, une inégalité de plus»: une table ronde pour questionner la prévoyance vieillesse

C’est presque du simple au double : les rentes du deuxième pilier pour les femmes sont jusqu’à 50% plus basses que celles des hommes. Un club service valaisan veut lancer le débat alors que le Parlement fédéral est en pleine négociation d'une réforme sur le sujet.

Selon les statistiques officielles, les rentes des femmes dans le deuxième pilier sont presque moitié moins hautes que celles des hommes. Fort de ce constat, le club service Business & Professional Woman Valais (BPW) organise ce mardi soir à Sion une table ronde sur la question. Le titre: «La retraite, une inégalité de plus».

Sans compter l’AVS, les femmes ont reçu en 2020 un montant médian mensuel de 1167 francs, tandis que les hommes pointaient à 2081 francs. Et pourtant l’égalité salariale est inscrite dans la Constitution depuis 1981 et rien, au niveau légal, ne justifie cette différence de rente: « La loi à la base n'a pas d'éléments discriminants en fonction du genre, explique Marlène Rast, vice-présidente du BPW-Valais et en charge des activités de prévoyance auprès du Groupe Mutuel. Le système de prévoyance à trois piliers est plutôt bien construit ».

La spécialiste détaille: il y a tout d'abord un premier pilier qui assure tout le monde. Un deuxième pilier complète la rente, avec un mécanisme qui a été établi pour ne pas «surassurer les personnes qui n'en n'ont pas besoin». Dans ce deuxième paquet existe donc ce qu'on appelle une déduction de coordination : «un montant prédéfini qui devrait correspondre, dans l'hypothèse, à la part déjà assurée par le premier pilier», précise la Marlène Rast. Selon elle, ce montant fixe prétérite beaucoup les personnes à temps partiel.

Un coupable? le temps partiel

C'est de ce côté-là que le bât blesse : les femmes connaissent plus fréquemment des interruptions de travail ou des emplois à temps partiel. En l’état, le système de rente les défavorise. Sauf que d'après Marlène Rast, les taux de travail variables tendent à se généraliser, le modèle de prévoyance professionnelle devra donc immanquablement s’adapter.

La réforme du deuxième pilier est en cours au Parlement, c’est l’occasion, selon la spécialiste en prévoyance professionnelle, de lancer des pistes de réflexion.

L’événement accueillera entre la Conseillère aux Etats du Centre Valais, Marianne Maret, la responsable RH de la Fondation Domus, Stéphanie Emery Haenni, le directeur de la caisse de pension Prévoyance Santé Valais, Christian Zufferey et la directrice d'AF Conseils Sàrl (société de conseils dans le domaine de la prévoyance), François Anzévui.

La table ronde est gratuite et ouverte à toutes et tous.

dar
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