À la Salle de Bresse, le souvenir du dernier derby face à Troistorrents est encore bien présent dans les mémoires. Le 18 février dernier, Hélios Basket s’était incliné 45-61 à domicile. Décimé par les absences, privé de plusieurs de ses joueuses étrangères, le club vétrozain avait résisté avec ses armes. «On avait donné le maximum que l’on pouvait mais c’était compliqué», soupire la capitaine Leila Gasser. Ce revers avait eu une double incidence. Il avait permis aux Chorgues de prendre l’ascendant dans les confrontations cette saison (deux victoires à une) mais surtout de dépasser son adversaire au classement. «L’envie de revanche est d’autant plus grande aujourd’hui.»
Avec quatre points de retard sur son voisin cantonal alors qu’il n’en reste que dix en jeu, Hélios n’a plus le choix. Il se doit de l’emporter samedi s’il entend encore accrocher la 3ème place du classement et éviter ainsi un duel face à l’épouvantail Elfic Fribourg en play-offs. «Nous ne sommes pas encore assurées d’y participer», prévient Leila Gasser tandis que son équipe compte deux points d’avance et un match de moins que Pully, 5ème et unique formation à pouvoir l’empêcher de disputer les demi-finales. «Notre objectif est clair à l’heure actuelle: on veut gagner tous les matches qu’il nous reste pour être le mieux classé possible à la fin de la saison.» La numéro 14 vétrozaine sait toutefois que sa formation doit encore affronter deux fois Nyon et une fois Elfic (les deux premiers du classement) lors des cinq dernières journées de championnat.
«Comment se fait-il que l’on ait disputé douze matches en cinq mois et qu’on se retrouve à en jouer huit rien qu’en mars?» Benny Mertens
«Comment se fait-il que l’on ait disputé douze matches en cinq mois et qu’on se retrouve à en jouer huit rien qu’en mars?» Arrivé l’été dernier dans le Valais central, l’entraîneur Benny Mertens s’interroge sur les particularités du calendrier de ce championnat de SB League féminine. Le Belge apprécie tout de même le fait que son équipe ait bien lancé cet haletant sprint final. Battue par Elfic Fribourg il y a deux semaines, elle s’est ressaisie face à Pully et Aarau, les deux derniers de classe. «Gagner ces deux matches était très important. Je suis content car j’ai senti que mes joueuses étaient vraiment dedans. La semaine dernière a été la première depuis longtemps lors de laquelle nous n’avons pas été embêtés par des maladies ou des blessures. Les choses sont plus faciles dans ces conditions.»
Dimanche dernier face à Aarau, les Vétrozaines se sont offert un véritable festival offensif. Opposée à la plus faible formation de la ligue, elles l’ont emporté…102 à 36. «Ça fait du bien de gagner comme ça», souffle Leila Gasser. «Nous sommes six à avoir inscrit plus de dix points, ça prouve que c’était un très bon match sur le plan collectif aussi. Jouer contre une telle équipe, même si elle a perdu tous ses matches, n’est pas facile. Elle nous a d’ailleurs posé des problèmes lors de nos deux duels précédents. Malgré l’ampleur du score, on n’a pas voulu se relâcher car on voulait préparer du mieux possible les échéances qui arrivent. On ressort avec le plein de confiance de la semaine écoulée.»
«On a dû faire face à notre lot d’instabilité cette saison.» Benny Mertens
Hélios Basket semble donc arriver à point au bon moment. Pile dans le money-time de l’exercice. «On a dû faire face à notre lot d’instabilité plus tôt dans la saison», relève Benny Mertens. «Les blessures de certaines joueuses importantes comme Ndeye Dieng et l’intégration des nouvelles-venues nous ont perturbé. Ça a retardé le processus que je souhaitais mettre en place mais aujourd’hui, j’ai l’impression que l’on est sur la bonne voie.» Le technicien flamand vit en Valais sa toute première expérience à l’étranger. «Avec ma femme, on adore se balader. Nous sommes donc servis ici. En revanche, il faut encore que je m’acclimate à la mentalité du lieu…et aux montagnes!»
Depuis qu’il a rejoint la Salle de Bresse en provenance de Courtrai où il oeuvrait lors des huit années précédentes, Benny Mertens avoue avoir eu de bonnes et de moins bonnes surprises. «Ça fait partie de la vie», sourit-il. «À 63 ans, tu as deux choix: soit tu te décourages en voyant certaines choses auxquelles tu ne pensais pas, soit tu t’adaptes. Personnellement, je suis pour la deuxième option. De toute manière, ce qui compte, c’est l’équipe, pas mon cas personnel.» En passant de la Croate Simona Soda au Belge, Hélios Basket a changé de philosophie. «Il y a déjà une grande différence entre un coach masculin et féminin», affirme Leila Gasser. «Je pense que l’on avait besoin de se faire un peu serrer la vis. Il a une sacrée expérience dont on profite toutes. Il nous fait énormément bosser à l’entraînement et le travail finit toujours par payer. La preuve avec nos deux derniers matches.»
«La décision concernant mon avenir n’appartient pas qu’à moi.» Benny Mertens
Rencontré au début de son mandat, Benny Mertens nous avait dit vouloir prendre le temps de découvrir son nouvel environnement avant de s’engager sur la durée à la tête d’Hélios Basket. Quelques mois plus tard, alors que son contrat arrive à échéance au terme de l’exercice, se sent-il prêt à rempiler? «C’est une question piège», commence-t-il par répondre. «La décision n’a pas encore été prise et elle n’appartient pas qu’à moi. Je ne sais pas si l’équipe souhaite aussi continuer avec moi. Beaucoup de choses dépendront aussi de comment la saison prochaine se construira.»
«Où est-ce que je signe?», rigole la capitaine lorsqu’on lui demande si elle souhaite poursuivre l’aventure sous les ordres du Flamand. «Bien sûr que oui! De toute manière, il y aura toujours des adaptations à faire de part et d’autre, ça c’est clair. Le choix appartiendra en premier lieu aux dirigeants, au comité mais entre nous (ndlr: les joueuses), on en parle aussi beaucoup. On a fait un gros travail sur nous-mêmes ces derniers mois et on a envie de continuer sur cette voie-là. Nos résultats influenceront aussi l’avenir. Ça commence par aller chercher une victoire dans ce derby!»
Troistorrents-Hélios, 4ème et dernier derby de la saison de SB League féminine, c’est ce samedi dès 17h30 au Reposieux.