L’exposition « Pourvu que ça dure » à la médiathèque de Sion revient sur l’évolution des supports utilisés pour les archives au travers des siècles. Plusieurs postes proposent une plongée dans la problématique de la durabilité de nos archives – des témoins légaux et administratifs importants pour l’organisation de la société.
Les enjeux de la préservation des documents deviennent d’autant plus importants que les outils utilisés pour stocker les informations se dégradent de plus en plus rapidement. Alors qu’un parchemin datant du 11e siècle est aujourd’hui encore tout à fait lisible, certaines données numériques sont déjà difficiles d’accès.
La technologie du papier est l’une des premières étapes qui a vu se dégrader la qualité des matériaux utilisés. Les explications d’Alain Dubois, archiviste cantonal. « Jusqu'à la fin du 18e siècle, on n'utilise aucun produit chimique pour produire le papier, explique Alain Dubois, archiviste cantonal. En revanche, au début du 19e, on a une augmentation de la demande en papier. On passe donc de la chiffe, c'est-à-dire du chiffon, à la pâte à papier constituée de bois. Et pour déchirer les fibres de bois, on va utiliser des substances chimiques. Elles vont interagir avec l'environnement après la fabrication du papier, ce qui fait que ce genre de papier est un support d'écriture moins durable que celui fabriqué avec du papier.»
Et plus les technologies deviennent spécialisées, plus la durabilité s'affaiblit que ce soit au niveau de la préservation, mais également en matière de ressources énergétiques. Selon Alain Dubois, pendant des siècles, l'humain utilisait du support matériel. Pourtant à partir des années 70-80 et le développement d'information, une série de nouvelles problématiques arrivent. Premier exemple: Un document sur papier ou parchemin est tout de suite accessible, contrairement à des fichiers informatiques qui demandent de l'électricité, c'est-à-dire des ressources énergétiques.»
«Ces deux derniers siècles, nous sommes passés, pour l'ensemble de la production humaine, de processus durable à des processus qui ne le sont pas, déplore Alain Dubois. C'est donc le cas non seulement pour les archives, mais également pour un certain nombre de domaines de la société, ajoute l'archiviste cantonal.
«Aujourd'hui, la question que l'on se pose, c'est comment on va rendre durable le numérique».
Alain Dubois, Archiviste cantonal - VS
Pour préserver les informations sur le long terme, les archives cantonales vaudoises viennent d’encoder et de synthétiser un premier paquet de données sur de l'ADN. Une méthode pour supprimer les serveurs et qui pourrait permettre une sauvegarde sur plusieurs siècles.