Dégâts historiques dans le vignoble en 2021: le canton fait le point sur le mildiou

Nathalie Terrettaz
Journaliste RP

Maladie fongique de la vigne, le mildiou a causé des dégâts historiques en 2021. Quels enseignements et quelles perspectives pour 2022? Ce lundi devant la presse, le canton présentait des éléments de réponse. Il a également rappelé les pratiques essentielles pour le prévenir.

Le canton a fait le point ce vendredi sur le mildiou. A l'école d'agriculture, il a présenté devant la presse les enseignements tirés de 2021. Avec 22,7 millions de kilos de raisins encavés, la récolte 2021 a en effet été la plus faible depuis 1966. En cause, le mildiou, indépendamment du mode de production, conventionnel ou biologique.

Observation et partage d'informations

Pour le canton, la situation de l'an dernier doit être considérée comme exceptionnelle: une épidémie telle que celle liée au mildiou ne dépend pas de la saison précédente, mais des conditions météorologiques de l’année en cours.
«2021 a montré l’importance de l’observation des vignes et du partage d’informations entre les vignerons. C’est pourquoi le Service de l’agriculture, Agroscope, l’institut de recherche en agriculture biologique (Fibl) émettent régulièrement des communiqués phytosanitaires et des conseils techniques. Il existe également des outils d’aide à la décision en matière de traitement phytosanitaire, comme la plateforme agrometeo.ch

«Le vigneron ne doit pas rester isolé. Nous sommes là pour le soutenir.» Bertrand Nominé, chef du secteur technique de production à l’Office de la viticulture

Pour Bertrand Nominé, «il est important de définir les parcelles les plus sensibles à traiter en priorité, mais aussi de réaliser l’ensemble des travaux avec rigueur. Finalement, le succès de la lutte contre les maladies fongiques, comme le mildiou, peut se résumer en quatre points : intervenir au bon moment, avec le bon produit, le bon dosage et la bonne application.»

«En Valais, on n'a pas l'habitude de telles conditions: les viticulteurs ne se sont pas alarmés suffisamment tôt.» Pierre-Henri Dubuis, collaborateur scientifique à l’Agroscope de Changins.

Pour le traitement des zones difficiles d'accès ou en terrasse, la situation se complique encore. «Les traitements aériens permettent de traiter rapidement ces surfaces qu'on ne peut pas mécaniser», explique Pierre-Henri Dubuis, collaborateur scientifique à l'Agroscope de Changins. «Mais en complément de ces traitement aériens, il faudrait faire des traitements au sol, au moment où les grappes se forment. En effet, le produit ne se dépose pas bien sur les grappes avec le drône ou l'hélicoptère, et il faudrait encore les protéger par ces passages au sol.»

Printemps 2022

Le canton a également rappelé que la nouvelle saison doit être abordée avec sérénité. «Dans la grande majorité du vignoble valaisan, les travaux de taille ont été réalisés normalement ce printemps. C’est un signal positif donné par les producteurs de raisins, après les fortes pertes de l'année dernière.»
Ces conditions météorologiques ont empêché les viticulteurs d’intervenir correctement et en temps voulu, qu’ils travaillent en production conventionnelle ou biologique, rappelle le canton. C’est ce qui ressort des données scientifiques récoltées par Agroscope. Selon Gérald Dayer, chef du Service de l'agriculture, «l'événement de l'année dernière demeure exceptionnel. La nouvelle saison viticole doit être abordée avec sérénité.»

La nouvelle saison débute, alors que le secteur vitivinicole valaisan est confronté à de nombreux défis majeurs, que ce soit en termes de structure et d’encépagement du vignoble, de protection phytosanitaire ou encore de relève.

NT/c
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