Chaque printemps des conducteurs de chiens de rouge sont formés pour pister le gibier blessé
Quand un chasseur blesse un animal, il est tenu de le retrouver. Il fait alors appel à un conducteur de chien de rouge. Des chiens spécialement formés pour pister au sang le gibier blessé. Chaque printemps, la Fédération valaisanne des sociétés de chasse propose une formation en ce sens.
Après chaque tir, les chasseurs doivent s’assurer que le coup a porté. C’est une obligation légale, mais aussi une question d’éthique. Si l’animal n’est pas tombé net, il faudra faire des recherches. Un travail effectué par les conducteurs de chiens de rouge, c’est leur nom. Des chiens spécialement formés pour la recherche au sang.
«Pour les entraînements, c'est 50% de sang sauvage et 50% de sang de boeuf.» Raymond Rausis, instructeur pour les chiens de rouge
Raymond Rausis est instructeur pour les chiens de rouge dans le Valais romand. Chaque printemps, il forme quinze conducteurs et leurs chiens. Et, pour les entraîner, il trace des pistes de sang la veille de l’exercice. «Nous utilisons ce qui est demandé dans les concours internationaux, à savoir 50% de sang sauvage, cerf, chamois, chevreuil, et 50% de sang de bœuf. Pour le Bas-Valais, je trace les pistes dans la région d'Orsières, dans des forêts où se trouve le gibier que l'on chasse: le lièvre, le chevreuil et le cerf. C'est très important de faire ces pistes dans de tels endroits, pour que le chien travaille sur le sang, malgré les traces fraîches de gibier.»
La direction que prend un animal blessé est totalement imprévisible
Instructeur depuis 2008, Raymond Rausis le dit : une fois sur place, le conducteur de chien de rouge ne doit pas trop écouter les indications du chasseur. La direction que prend un animal blessé est en effet totalement imprévisible. «Mon copain de groupe a tiré sur un cerf. C'était en fin de journée. Nous n'avons pas pu faire de recherches, parce que la nuit était tombée. Mais, sur le lieu du tir, il y avait des morceaux d'os et beaucoup de sang. Ce qui veut dire que c'était un coup mortel et que la bête n'a pas pu aller bien loin», se souvient Raymond Rausis. «Le tireur a vu que la bête était partie vers le bas. Le lendemain, nous sommes allés la rechercher en étant sûrs de la trouver juste sous le talus. Nous avons fait des recherches sur plus de 500 mètres, mais n'avons rien trouvé. Nous avons dû faire appel au chien. Une fois sur le talus, le chien a tout de suite pris à droite et est remonté.» Raymond Rausis le reconnaît, «c'est très difficile à imaginer qu'un coup mortel puisse faire prendre telle ou telle direction à une bête. Voilà pourquoi nous avons besoin des chiens de rouge.»
«Les gens chassent aujourd'hui comme ils vivent : à 100 à l'heure.» Raymond Rausis, instructeur pour les chiens de rouge
Il y a de plus en plus d’intérêt pour la formation de chiens de rouge. Chaque année, les cours sont complets. Raymond Rausis a son explication. «Les gens chassent aujourd'hui comme ils vivent : à 100 à l'heure. Ils sont pressés, stressés. Et on sait que le stress est très mauvais lorsqu'on doit se concentrer ou s'appliquer. Je pense que c'est pour cela que, malgré la formation poussée des chasseurs, il y a des erreurs de tir.» Il voit également une autre explication. «Aujourd'hui, l'intérêt profond d'aller tirer une bête n'est pas le même qu'il y a 50 ou 60 ans, où les chasseurs allaient tirer une bête pour mettre à manger sur la table familiale: il valait mieux ne pas manquer sa cible. Aujourd'hui, je pense que c'est plus pour le sport, pour le plaisir, et pour la rencontre pendant deux semaines avec des amis.»
La formation des chiens de rouge pour le Valais romand commence ce samedi. Elle dure trois mois et est entièrement prise en charge par la Fédération valaisanne des sociétés de chasse (FVSC).
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