Boire ou tirer, il faut choisir: des élus demandent une législation concernant l'alcool à la chasse

Oriane Binggeli
Journaliste RP

Boire ou tirer, il faut choisir. Des députés valaisans exigent un cadre légal en matière de consommation d’alcool dans l’exercice de la chasse. De son côté, la fédération des sociétés de chasse parle d’un projet sans plus-value, à plus d’un titre.

Un bon chasseur est un chasseur qui reste sobre. Des députés valaisans demandent un cadre légal en matière de consommation d’alcool et stupéfiants dans l’exercice de la chasse. Une motion a été déposée, cosignée par la Verte Elodie Praz et la socialiste Emma Crettenand. Les deux élues prennent à témoin le canton de Neuchâtel, qui a légiféré en janvier dernier.

Mieux vaut prévenir que guérir

Pourtant, à en croire la Fédération valaisanne des sociétés de chasse, le Valais ne déplore aucun accident impliquant l’utilisation des armes à feu, avec ou sans alcool. "Oui et c'est tant mieux, reconnait Emma Crettenand, députée suppléante et auteure de la motion. Mais est-ce qu'on doit vraiment attendre qu'un accident survienne avant d'agir? Nous demandons simplement que des règles soient clairement établies, qu'il s'agisse de limiter ou interdire l'alcool."

"Le but n'est pas de faire une chasse aux sorcières ou stigmatiser les chasseurs"

Emma Crettenand, députée suppléante socialiste

Comment faire respecter la loi?

Alors, légiférer, c’est bien, mais dans la pratique, comment veiller au respect d’une telle règle ? Faire souffler des automobilistes sur les routes s’avère plus facile que de faire passer des alcootests à des chasseurs en pleine nature. "Il faudra composer avec une collaboration étroite entre les garde-chasse et les polices municipale, suggère Emma Crettenand. Mais le but n'est pas non plus de faire une chasse aux sorcières."

"Les sociétés de chasse se préoccupent déjà de la sécurité, avec ou sans législation"

Pascal Vuignier, président de la Fédération valaisanne des sociétés de chasse

Aucune plus-value

Du côté des chasseurs, on comprend la motivation derrière cette démarche. Mais le président de la fédération des sociétés de chasse Pascal Vuignier pointe aussi du doigt une méconnaissance du monde de la chasse et de la réalité du terrain. "Les conditions physiques exigées et la topographie excluent d'elles-même la sur-consommation d'alcool durant l'exercice", expose-t-il, avant d'ajouter qu'un tel règlement n'apporterait aucune plus-value en terme de sécurité. "Les sociétés de chasses n'ont pas attendues que des actions politiques soient entreprises pour empoigner la thématique. C'est une formation exigeante, qui comporte déjà tout un volet sur l’utilisation des armes à feu et la responsabilité individuelle."

OB
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