Christophe Maret : "A Verbier, il faudra donner l'envie aux Britanniques de revenir"
C'est ce vendredi, la naissance officielle de la commune "Val de Bagnes". Nous sommes partis à la rencontre du nouvel homme fort de la région, le président Christophe Maret. La passation de pouvoir avec Eloi Rossier, les Anglais de Verbier, le complexe dossier des constructions illicites. Interview.

Qui l'eût cru voici encore quelques semaines ? Les observateurs n'ont rien vu venir et pourtant... C'est bel et bien lui, le président de Vollèges, Christophe Maret, libéral-radical qui plus est, qui est le nouvel homme fort de la région.
De Verbier jusqu'à Vollèges, en passant par Bruson, Versegères ou Chemin-Dessus, c'est lui le premier président de la tout nouvelle commune "Val de Bagnes". Val de Bagnes, 10'000 habitants à l'année, plus de 40'000 avec les touristes. L'une des communes les plus riches du canton.
La passation de pouvoir ? "Nous n'avons rien à cacher"
C'est au Châble que nous le rencontrons. Christophe Maret, l'œil rieur, le tutoiement instantané, nous accueille dans le tout nouveau bâtiment communal ce mardi matin, situé en face du cimetière du village. A Bagnes, il succède au PDC Eloi Rossier, qui ne s'est pas présenté (cf. encadré au fond de l'article). Mais au fait, comment s'est déroulée la passation de pouvoir ? "Je peux vous rassurer, nous sommes dans un climat serein", répond Christophe Maret. "Avec Eloi Rossier, nous nous connaissons depuis les touts débuts du processus de fusion. Tous les dossiers ont été transmis de manière très professionnelle. Nous n'avons rien à cacher, ni d'un côté, ni de l'autre. Tout s'est fait en totale harmonie".
"Si je me suis engagé dans cette nouvelle commune, ce n'est pas pour me torturer" Christophe Maret président de Val de Bagnes
Hasard du calendrier, lorsque nous rencontrons Christophe Maret, Verbier est une nouvelle fois au centre de l'attention. Le week-end dernier, les médias du monde entier ont évoqué une fuite de quelques 200 touristes britanniques durant la nuit pour échapper à la quarantaine. Une info démentie dès le lendemain par l'office du tourisme de la station de Ski. "Oui c'est vrai, nous avons été dans l'œil du cyclone ces derniers temps. On nous a un petit peu "malmené" il faut bien le dire".
Christophe Maret poursuit : "C'est une période difficile vis-à-vis de la presse. Nous essayons de rétablir une situation plus profitable, nous devons mettre en place une certaine sérénité". La sérénité, le mot revient fréquemment dans la bouche du nouveau président. "C'est clair, si je me suis engagé dans cette nouvelle commune, ce n'est pas pour me torturer. Je tiens à amener un esprit serein, on va réussir j'en suis certain".
Donner l'envie aux Britanniques de revenir
Ce printemps, la station de Verbier avait été soupçonnée d'être une foyer de contamination. Cet hiver, on parle d'une fuite de Britanniques en pleine nuit. L'image est écornée, concède Christophe Maret : "Nous allons devoir beaucoup travailler pour ramener du baume au cœur à ces Britanniques qui viennent chez nous, qui sont nos clients. On doit faire un travail de fond, leur donner l'envie de revenir nous voir, profiter de notre belle région. Pour Verbier, pour l'ensemble du canton, nous devrons transmettre un message plus serein".
Constructions illicites de Verbier : "pas loin de l'aboutissement"
Enfin pour terminer l'entretien, un mot concernant le dossier épineux des constructions illicites de Verbier, Christophe Maret se veut rassurant : "Nous avons eu un petit peu de répit concernant la remise de tous ces dossiers. Nous allons réussir à régulariser la situation, ça ne sera pas au 31 décembre mais dans les premiers mois de l'année. Une grande partie des dossiers a été traitée. Nous ne sommes pas très loin de l'aboutissement".
Il prend sa retraite. Le PDC Eloi Rossier aura été le dernier président de Bagnes. Il n'a pas brigué la tête de la nouvelle commune. "Le futur d'Eloi Rossier, c'est le futur d'un retraité, un retraité très actif. Les activités que j'ai eu dans le monde du ski m'ont permis de découvrir la quasi totalité de l'arc alpin. J'aurai beaucoup de plaisir à retourner dans certaines stations". Retrouver les proches également, confie Eloi Rossier. "Mes champs d'activité seront mes petits-enfants, en priorité. Mon épouse aussi, qui a dû supporter un mari président pendant huit ans. Et puis je compte reprendre également la lecture et peut-être l'écriture". Un mot pour son successeur : "Je vais souhaiter le meilleur pour le Conseil et le président de la nouvelle commune. Je pars l'esprit serein sans une quelconque frustration, bien au contraire!" Son interview ci-dessous :
Les articles les plus lus
Le vignoble valaisan lutte contre la flavescence dorée

Martigny : téléphones portables et montres connectées bannis des écoles primaires

Insultes racistes en demi-finale de Coupe valaisanne : une maman porte plainte

A Blatten, 121 habitants sur 300 ont un Magic Pass ; la coopérative débloque de l'argent
