Yves Allegro: "Le problème des matchs truqués dans le tennis est peut-être plus grave que le dopage"
Loin de l’Open d’Australie, le tennis vit des heures sombres.

Loin de l’Open d’Australie, le tennis vit des heures sombres. En cause : un scandale de matchs truqués à grande échelle révélé la semaine passée par différents médias français. Plusieurs joueurs ont été inculpés. Soupçonnés d’avoir perçus de l’argent en l’échange de la perte d’un set ou d’un match.
Seulement la pointe de l'iceberg
Le Grônard Yves Allégro est le coach principal des joueurs de moins de 23 ans à Swiss Tennis. Pour lui, pas de doute, le problème des matchs truqués est à prendre très au sérieux. "Ce n'est que la pointe de l'iceberg. C'est très inquiétant mais ce n'est rien de nouveau. C'est un thème qu'on abordait déjà en 2009, 2010 lorsque j'étais dans le conseil des joueurs de l'ATP".
"Plus grave que le dopage"
"Quand on joue 80 matchs de tennis par année, se dire qu'en vendant un ou deux matchs, cela va vous permettre de continuer votre carrière, je peux comprendre la tentation mais je la condamne fermement. Sur le long terme ce n'est pas payant et on ne s'en sort jamais indemne." Yves Allegro et la Fédération suisse de tennis ont d'ailleurs mis sur pied des cours de sensibilisation à cette problématique pour les jeunes joueurs. Une problématique que le Grônard juge "plus grave que le dopage pour le tennis".
Le serpent qui se mort la queue
Le tennis semble pris en otage : car, si les sites de paris sportifs, surtout pour les tournois de seconde zone, posent problème, ils représentent également une rentrée d’argent conséquente. Le serpent qui se mord la queue en quelque sorte.
Quelle solution?
Le tennis semble se trouver dans une impasse face à la problématique des matchs truqués. Mais quelles sont les solutions pour éradiquer ce phénomène ? Pour Yves Allégro, le tennis n’a pas le choix: "il faut interdire les paris. C'est la seule solution. Mais on a très certainement déjà été trop loin. J'espère que les différentes instances se rassembleront pour combattre ce fléau, car c'est un fléau très grave."