Vivre un été à l'alpage : Caritas-Montagnards recrute
Caritas-Montagnards recherche des bénévoles pour venir en aide aux paysans suisses de montagne en difficulté. Dans le Bas-Valais, 42 personnes manquent encore à l’appel. Au niveau suisse, c’est même 1'200 personnes qu’il faut trouver.
Depuis presque 50 ans Caritas-Montagnards vient en aide aux agriculteurs de montagne. Pour cela, elle a mis en place un programme qui a pour but de trouver des bénévoles pour soutenir les familles dans le besoin. Concrètement, des agriculteurs confrontés à des difficultés, que ce soit d’ordre physique, la naissance d’un enfant ou encore un manque de main d’œuvre, peuvent s’inscrire pour recevoir un soutien temporaire. La période la plus prisée étant celle qui court de mai à septembre lorsque l’activité en alpage bat son plein. "C’est une démarche qui n’est pas évidente pour les familles paysannes, car il s’agit d’ouvrir sa porte à quelqu’un qu’on ne connaît pas", précise Jessica Pillet, chargée du projet pour la Suisse romande chez Caritas-Montagnards.
La recherche de bénévoles
Une fois que les exploitants agricoles ont montré leur intérêt, il faut procéder à la recherche de bénévoles. Pour cela, Caritas-Montagnards dispose d’une plateforme sur son site internet où il est possible de s’inscrire en choisissant les dates, la famille à aider, le lieu de son choix et l’activité que la personne souhaite accomplir. Pour cette année par exemple, c’est 1'200 volontaires qu’il faut trouver dans toute la Suisse. Dans le Bas-Valais, là où cinq familles se sont manifestées, 42 bénévoles manquent encore à l’appel.
Si la recherche vise large, le bénévolat n’est pas accessible à tout le monde pour autant : "Il faut que les gens soient en bonnes conditions physiques et qu’ils fassent preuve d’ouverture", souligne Jessica Pillet. De plus, elle ajoute : "C’est vraiment un travail, ce ne sont pas des vacances à la montagne". Si le candidat coche déjà ces cases, il devra encore être disponible pour une durée minimum de cinq jours et être originaire de Suisse ou de l’Union européenne (condition liée à la loi sur le travail), pour être admis.
Des profils divers et variés
Une fois passées les conditions d’entrée, les profils qui se lancent dans l’aventure sont hétéroclites. Un quart des participants sont âgés entre 18 et 30 ans, particulièrement des étudiants. La moitié sont des personnes d’âge actif, travaillant la plupart du temps dans des bureaux et désireux de pointer le bout du nez dehors en période de vacances. Le dernier quart compte des retraités ou des pré-retraités encore en forme, qui veulent mettre la main à la pâte. "C’est ça qui fait la richesse du programme, on a des gens de tous milieux professionnels", résume Jessica Pillet.
L’alpage de la Pierre
Parmi les familles qui bénéficient du programme de bénévolat, on compte l’Alpage de la Pierre au-dessus de Champéry. Julien Vieux et sa femme ont repris l’exploitation familiale il y a deux ans et pour eux, impossible de se passer de cette aide salutaire. Il faut dire que le procédé est une vieille habitude pour cette famille. "Mon père prenait déjà Caritas pour de l’aide ponctuelle durant la saison d’été", précise Julien Vieux. L’agriculteur est ainsi coutumier de la pratique depuis sa plus tendre enfance.
Car pour eux, sans bénévoles, c’est toute l’exploitation qui se retrouve sur la sellette : "L’alpage serait en danger, car leur aide est aussi le garant de notre équilibre au quotidien", ajoute Julien Vieux. Dans cet alpage, les bénévoles apportent leur aide dans les tâches journalières comme l’affinage du fromage, la préparation des repas, la livraison du sérac en plaine et bien d’autres activités qui soutiennent la famille. Mais au-delà de l’aide physique sur le terrain, ce sont aussi les échanges et les rencontres qui sont faits que Julien Vieux met en avant : "Il y a des moments drôles, des moments difficiles pour certains et parfois de grandes discussions".
Les personnes souhaitant s’engager comme bénévoles peuvent obtenir plus d’informations sur le site internet de Caritas-Montagnards.