Victimes de placements forcés : le Valais doit bouger plus vite
Le canton doit faire un pas vers les victimes de placements forcés.

Le canton doit faire un pas vers les victimes de placements forcés. C'est le point de vue de la députée suppléante Barbara Lanthemann (interview ci-dessous).
Dans trois mois, les personnes qui ont subi des "mesures de coercition à des fins d'assistance" jusque au début des années 80 ne pourront plus bénéficier d'une aide dite d'urgence.
C'est ce qui a poussé la parlementaire à intervenir au Grand Conseil. Elle le fera par le biais d'un postulat urgent afin d'inciter l'Etat à aller à leur rencontre.
En Valais, 677 personnes ont été identifiées par le travail des archivistes. Elles sont une petite quinzaine à s'être adressée aux centres LAVI, mandatés par le canton pour les accompagner. Parmi elles, Margrit Künzli (cliquer pour accéder au témoignage), 70 ans, et un parcours douloureux, où maltraitance, placements, viols et violence n'ont cessé de se succéder. "J'aimerai leur dire d'appeler, de venir, parce que nous avons le droit de dire ce qui s'est passé parce que ça nous soulage aussi…" , dit-elle. Etablie depuis 16 ans en Valais dont huit dans le Val d'Hérens, elle ne revient quasiment jamais sur ses 42 premières années de galère. "Aujourd'hui je ne pense plus trop à ma vie d'avant parce que maintenant c'est bien, grâce à Huguette (ndlr : l'amie qui l'a aidée à se remettre en selle dès la séparation avec son mari en 1987)… mais j'espère vraiment que la Suisse va faire quelque chose parce que ce que nous avons vécu avant a été vraiment affreux".
A l'échelle nationale, la Confédération estime à 20 mille ces victimes des "MCFA", les mesures de coercition à des fins d'assistance".
Une suite est déjà engagée à l'échelon national puisque une initiative en faveur d'un fonds de dédommagement à hauteur de 500 millions de francs a été déposée le 19 décembre.
Le Conseil Fédéral lui a apposé un contre-projet le 14 janvier qui limite notamment l'intervention à 300 millions de francs.