Verbier : il glisse sur une plaque de glace, porte plainte et gagne son procès
Un résident vaudois glisse sur une plaque de glace à Verbier en 2013, porte plainte et obtient gain de cause dans l'Entremont en 2017.

Un résident vaudois glisse sur une plaque de glace à Verbier en 2013, porte plainte et obtient gain de cause dans l'Entremont en 2017... Ce mardi, c’était le procès en appel au Tribunal cantonal. Une affaire qui pose la question de la "judiciarisation" de notre société.
En Valais, si on ne sale pas suffisamment une plaque de glace, on peut être condamné pour "lésions corporelles simples par négligence".
Les faits se déroulent en avril 2013 à Verbier. La victime est un résident vaudois de 67 ans. Ancien professeur à l'Université de Lausanne, il possède une résidence secondaire à Verbier. Il marche dans la station en direction de la télécabine, chaussures de ski aux pieds. Soudain, à la hauteur de l'immeuble Astoria, devant la rampe menant au parking, il glisse sur une plaque de glace, se fracture le tibia et le péroné.
Un banal et malheureux accident... Mais qui ne se termine pas là. L'homme porte plainte, une plainte pénale contre l'administrateur de l'immeuble, responsable de l'entretien extérieur de la résidence. Un premier procès a lieu en 2017 dans l'Entremont, à Sembrancher. Verdict, l'accusé, habitant Saillon, âgé d'une soixantaine d'années, est condamné pour "lésions corporelles simples par négligence".
Pour son avocat Patrick Fontana, ce procès est symptomatique de la judiciarisation de notre société : "c'est vrai qu'on assiste à une forme de dérive. On a tendance à chercher absolument un coupable. Comme si la notion même d'accident n'était plus une fatalité. S'entendre reprocher l'existence d'une plaque de glace, début avril, dans une station de ski valaisanne, ça prête à sourire."
Condamné à une peine pécuniaire avec sursis, l'accusé fait appel. Ce mardi à Sion au Tribunal cantonal, il nous a expliqué pourquoi il se battait. "J'estime choquant d'être condamné pour un accident. Quelqu'un qui marche en dehors de tous les passages, avec des souliers de ski... Oui je trouve choquant. J'espère bien être acquitté en appel, sinon ça deviendra dangereux d'être administrateur d'immeubles, dans toutes les stations, en été comme en hiver !"
C’est la question sur laquelle le Tribunal cantonal devait se pencher ce mardi : peut-on être condamné pour avoir négligé une plaque de glace ? Le jugement sera communiqué ultérieurement.