Valais : accusé d'actes pédophiles, il n'a jamais fait un seul jour de détention provisoire
C’est le 18 février prochain, l’ouverture du procès d’un ancien instituteur, accusé d’actes d’ordre sexuel sur des enfants.

C’est le 18 février prochain, l’ouverture du procès d’un ancien instituteur, accusé d’actes d’ordre sexuel sur des enfants. Les faits se seraient déroulés il y a plus de cinq ans dans une école de Sierre. On apprend aujourd'hui que l’accusé n’a jamais fait une seule journée de détention provisoire.
Tout d’abord, il faut le répéter, en droit suisse, toute personne est présumée innocente avant d'être jugée, la prison pour l’accusé doit être "exceptionnelle".
Il y a trois conditions pour ordonner une détention provisoire, explique Christian Roten, juge et doyen au Tribunal des mesures de contraintes :
1. Le risque de fuite
2. Le risque de collusion, c’est-à-dire interférer dans l’enquête
3. Le risque de récidive, en fonction de la dangerosité présumée de l’accusé
Dans cette affaire, on parle d’actes qui auraient été commis dans une école, sur des victimes âgées d’une dizaine d’années. Le prévenu est accusé par plusieurs enfants de les avoir regardées sous la douche d’une part... Mais également d’avoir mis son sexe dans la bouche de plusieurs d’entre elles. L’accusé se dit innocent concernant les faits les plus graves. Jamais le ministère public n’a demandé une quelconque détention, même au tout début de l’affaire.
Au final, en 5 ans, pas une seule expertise psychologique concernant le fameux "risque de récidive" n’a été pratiquée. Depuis novembre 2013, cet homme attend son procès en liberté. Nous sommes allés à sa rencontre, quelque part dans un village valaisan. Il refuse de s’exprimer, "ça ne m’intéresse pas", nous a-t-il déclaré.
Du côté des victimes présumées, on attend le procès avec fébrilité. L’une d’elles, âgée aujourd’hui de 17 ans, ne viendra pas à l’audience. Pour son avocat, Me Guillaume Grand, elle est aujourd'hui "brisée et terrorisée. Elle a une vision de l'autorité totalement déformée, puisqu'à l'époque, le prévenu avait une fonction d'instituteur".
Un procès sensible le 18 février prochain, sept victimes présumées sont parties plaignantes. La tenue des débats est à huis clos, l’anonymat des parties doit être garanti, nous ordonne le Tribunal. Seuls les chroniqueurs accrédités auprès des tribunaux valaisans pourront assister à l’audience.