Un parcours de sculptures tactiles destiné aux aveugles et malvoyants

Le concept est unique en Europe : proposer un parcours de sculptures que l’on peut voir avec les doigts. Et c'est une histoire qui se dessine au fil des différentes stations disposées le long d'une promenade.

Des sculptures à toucher

Destiné aux aveugles et malvoyants, ce projet tient une place spéciale dans le cœur de l’artiste fribourgeoise Sarah H.
Après un premier parc créé en ce sens à Lausanne, elle a écrit une histoire spécialement pour la ville de Sion : L’Arbre musicien. Ce conte sera illustré des 17 sculptures en bronze qu’elle a créées.

«Un lutrin en forme de cep de vigne porte deux parchemins, sur lesquels est inscrit le texte en braille et en deux langues, français et allemand. Pour l'illustrer, une sculpture à hauteur de table, en cercle, pour pouvoir tourner autour, aussi en chaise roulante», explique l'artiste. «Ce n'est ni trop petit, ni trop grand, afin d'avoir les détails et un concept général de la scène.»

Pour les aveugles

L’artiste a été particulièrement touchée par le soutien qu’elle a reçu dans cette démarche. Une démarche qui lui tient à cœur, puisqu’elle a toujours voulu faire quelque chose pour les personnes aveugles. Alors comment ce parc est-il perçu? Nous avons posé la question à Hervé Richoz, malvoyant. «Avoir un parc, c'est déjà quelque chose de magique. Et pour nous, d'avoir la possibilité de toucher les oeuvres et de s'immerger dans une histoire, c'est extraordinaire.»

«Découvrir ce parc de sculptures, c'est surtout une expérience à partager.» Hervé Richoz, Fédération suisse des aveugles et malvoyants
 

Le projet, évalué à 600'000 francs, est entièrement financé par des dons, que gère l’association Voir c’est toucher. A ce jour, 408'000 francs ont déjà été récoltés.
La ville de Sion, qui a soutenu cette démarche, met le terrain à disposition de ce projet. Pourquoi Sion? La ville a un lien fort avec l'ophtalmologie par le biais du centre de recherche IRO (Institut de recherche en ophtalmologie).
Le parc est installé au pied du rocher de Valère. «Cet espace au coeur de la ville était jusqu'alors peu valorisé. On s'est dit qu'il y avait là une opportunité de mettre en valeur ce secteur, tout en préservant des possibilités d'évolution de la place du Scex, le jour où le conservatoire déménagera au nord de la ville», explique Vincent Kempf, chef du Service de l'urbanisme et de la mobilité de la ville de Sion.

Sur les quatorze sculptures prévues sur le parcours de 200 mètres de long, sept ont déjà trouvé leur place. Ouvert à tous, le parc sera inauguré les 1er et 2 octobre prochains. L'installation finale est prévue en 2024.