Toute la transparence a-t-elle été faite dans le licenciement du directeur de Chez Paou?
Que se passe-t-il vraiment à "Chez Paou"? Même si le bureau du Grand Conseil n'a pas accordé l'urgence à leurs questions, des députés demandent la lumière sur une situation désormais en procédure. Des lanceurs d'alerte dénoncent des situations de mobbing et un audit unilatéral.

Toute la transparence a-t-elle été faite dans le licenciement du directeur de "Chez Paou"?
C'est en substance la question posée dans une interpellation qui devait être traitée ce jeudi par le Grand Conseil. Sauf que l'intervention a été jugée "non-urgente", les débats parlementaires auront donc lieu lors d'une prochaine session.
Pourtant l'affaire ne cesse de faire parler. Et des députés tiennent à mettre en lumière la situation qui, à l'heure actuelle prête beaucoup trop à confusion, selon Marie-Paul Bender Girardet, députée-suppléante de l'ADG-LA, première auteure de l'intervention recalée.
"Nous avons le droit de nous poser des questions, puisque "Chez Paou" est une institution financée par l'Etat. Aujourd'hui, l'objectif est de savoir si l'audit, réalisé à la demande de la direction en raison de soupçons d'ingérence, a répondu à toutes les questions posées ou si les conclusions de cet audit ne vont que dans un sens".
Marie-Paul Bender Girardet
La réponse à cette question semble plutôt "non" si l'on en croit des lanceurs d'alerte qui, sous couvert de l'anonymat, ne mâchent pas leurs mots: "légèreté pour ne pas dire médiocrité de l'analyse de l'audit", situations de "mobbing contre le directeur et la majorité de la direction", affaires passées sous silence et personnes "muselées", manque de consultation des organismes compétents, allant du service de l'action sociale à celui de la protection des travailleurs.
Ils demandent la réintégration du directeur
A cela s'ajoute cette information: on apprend en effet dans l'interpellation-même, celle qui est co-signée par des membres de l'alliance de gauche, du PLR, du PDC et de l'UDC que 50 des 52 collaborateurs ont fait une demande de réintégration du directeur licencié, Jean-Yves Raymond, un chiffre écrit noir sur blanc, sans confirmation d'ailleurs du Conseil de Fondation de Chez Paou.
"Nous ne voulons pas polémiquer sur la place publique"
Contacté, le Conseil de Fondation justement ne souhaite pas s'exprimer. Il réserve ses commentaires en premier lieu aux collaborateurs et collaboratrices. Il ne veut pas "polémiquer sur la place publique". D'autant que le conseil de fondation n'entend pas "parasiter le conseil d'Etat dans sa réponse à l'interpellation", qui, on le rappelle, sera traitée lors d'une session ultérieure. Il précise que comme une procédure sera ouverte de la part de l'ancien directeur pour contester son licenciement, c'est dans ce cadre-là que l'organe dirigeant réservera ses arguments.
Le constat est clair : l'affaire n'est pas terminée et on le voit, le feu couve sous la braise.