Statistiques fédérales sur les résidences secondaires: des communes valaisannes dénoncent la méthode
Le casse-tête des résidences secondaires n'a pas fini de torturer les communes valaisannes.

Le casse-tête des résidences secondaires n'a pas fini de torturer les communes valaisannes.
Rien n'est jamais acquis. Dans le canton, en quelques mois, certaines communes se retrouvent d'un côté puis de l'autre, de la fameuse barre légale à 20% qui autorise ou non, l'éventuelle construction de nouvelles résidences secondaires.
La dernière publication fédérale en la matière en témoigne. En quelques mois, Turtmann-Unterems est statistiquement passé de 12,5% de résidences secondaires à 29%. Dans le Valais romand, si à fin mars, le feu est repassé au vert pour Port-Valais, c'est uniquement parce que la commune est désormais en bras de fer avec l'office fédéral d'aménagement du territoire au tribunal administratif fédéral. Sans autre alternative explique son président Pierre Zoppelletto (interview ci-dessous).
La révision des inventaires communaux n'est pas une garantie
Entre les deux évaluations, Port-Valais "a tout répertorié, rue par rue, maison par maison, appartement par appartement". Mais la rencontre n'a pas levé le différend, constate Pierre Zoppelletto qui invoque le manque de nuances dans les critères. C'est d'ailleurs ce flou qui a mobilisé, à Sembrancher, seule commune valaisanne à être officiellement repassée en dessous des 20% au dernier pointage. Mais à la corde, reconnait Daniel Emonet, secrétaire communal (interview ci-dessous), essentiellement pour prouver que des granges dans le centre du village n'étaient tout simplement pas habitables.
Les risques ne se limitent pas qu'aux communes de montagne ou aux sites touristiques
A Ittigen, l'Office fédéral du développement territorial propose des formations aux communes, "même s'il y a très peu de demandes" précise Martin Vinzens, chef de la section Urbanisation et paysage. A l'heure actuelle, les communes valaisannes ne se sont pas pressées au portillon. Elles en sont surtout à dresser des inventaires pour fournir des données plus précises à l'office fédéral de la statistique. Sauf que les décalages sont légion. Sur la carte du site, on découvre que Monthey est à 18,5% mais figure à 20,5% dans les chiffres de l'office du développement territorial (document ci-dessous) avec quelque trois mois écoulés entre les deux bases de données.
D'où le branle-bas : bon nombre de communes recommencent tout à zéro ou revoient leurs base de données comme à Sierre (18,2% de résidences secondaires sur la carte et 16,67 sur le tableau de l'OFS) parce que l'inventaire proposé (selon l’art. 2, al. 3 des dispositions générales, huit catégories pour résidences secondaires) inventorie de manière trop large les différents types d'objets considérés comme résidences secondaires", relève Laurence Salamin, architecte de la ville (interview ci-dessous). Actuellement, 89 des 126 communes valaisannes dépassent cette limite de 20% de résidences secondaires soit un quart des communes suisses dans cette même situation (359 sur un total de 2212).