Résidences secondaires : en Valais, la fin de la valeur locative ouvre un débat fiscal sensible
Le Valais face au casse-tête des résidences secondaires. Avec la fin de la valeur locative, le Canton doit définir s’il crée un nouvel impôt immobilier. Les propriétaires redoutent une mosaïque communale et un système de vache à traire. Ils appellent une ligne claire.

Dans les stations valaisannes, les propriétaires de résidences secondaires suivent avec attention la refonte du cadre fiscal. Depuis la votation de septembre, la valeur locative est appelée à disparaître, et les cantons disposent désormais d’une base constitutionnelle pour prélever un impôt immobilier. "La balle est dans le camp des gouvernements cantonaux", résume Nicolas Leuba, président de la Fédération valaisanne des résidences secondaires (FVSR2). Pour beaucoup, l’incertitude domine : qui paiera, à quel moment et selon quelles règles ?
Trois modèles possibles sur la table
Le Valais n’a pas encore tranché. Un groupe de travail cantonal a été décidé pour analyser les scénarios et consulter les acteurs concernés. Trois pistes se dessinent, selon l'analyse de la FVSR2 : un impôt prélevé par le canton, un impôt communal autorisé par le canton ou un modèle hybride. La Fédération juge la première option la plus lisible. "Il faut éviter de reproduire ce qui s’est passé avec les taxes de séjour", souligne Nicolas Leuba. La coexistence actuelle de systèmes locaux – calculs au mètre carré, par salles de bains ou selon d’autres critères – a généré des inégalités et des recours.
Un contexte valaisan particulier
Le président de la faîtière note que le débat se déroule dans un canton où les résidences secondaires sont nombreuses et majoritairement détenues par des Valaisans. Ce qui confère au dossier un caractère plus sensible qu’ailleurs. Les pertes fiscales annoncées, estimées à 35 millions de francs pour le canton, alimentent les interrogations, mais les propriétaires refusent d’être désignés comme solution automatique. "Une taxe pour remplacer une taxe, c’est une taxe de trop", estime Nicolas Leuba, qui rappelle les contributions déjà fournies via l’impôt foncier, les taxes de séjour et les dépenses touristiques.
Le calendrier, point de tension majeur
La question du rythme d’introduction revient dans chaque échange. Les propriétaires souhaitent pouvoir planifier des rénovations – notamment énergétiques – tant que certaines dépenses restent déductibles dans le système actuel. Une mise en œuvre trop rapide créerait, selon eux, des effets d’aubaine ou de précipitation. Pour les milieux touristiques, qui participeront aussi au groupe de travail, l’enjeu est de mesurer les impacts sur l’attractivité et sur la capacité d’investissement des stations.
