Rembourser les bébés-éprouvette? Jean-Luc Addor, prêt à faire augmenter les primes
Jean-Luc Addor se dit prêt à faire augmenter les primes des personnes assurées pour permettre d'inclure la procréation médicalement assistée dans le catalogue des prestations remboursées par l'assurance maladie de base.
Jean-Luc Addor se dit prêt à faire augmenter les primes des personnes assurées pour permettre d'inclure la procréation médicalement assistée dans le catalogue des prestations remboursées par l'assurance maladie de base.
En septembre, Jean-Luc Addor, conseiller national UDC valaisan, déposait une motion demandant d'adapter le cadre légal concernant la procréation médicalement assistée (PMA). Pour lui, celle-ci doit être entièrement remboursée. Même revendication concernant l'insémination artificielle: «seules 3 inséminations artificielles sont prises en charge (au lieu de 5 en France par exemple et de 12 il y a quelques années, quand bien même certains spécialistes estiment qu'il en faut 5 en moyenne pour garantir une grossesse viable)», précise-t-il dans le texte de son intervention.
«Il y a un véritable intérêt public à favoriser la natalité»
La question qui se pose pourtant est celle des coûts qu'engendrerait un tel remboursement. Le Conseil fédéral parle d'un surplus de dépenses d'au moins 60 à 80 millions de francs à la charge des assurés. Jean-Luc Addor est-il donc prêt à faire porter ces coûts à l'ensemble de la population, afin que quelques-uns aient la possibilité d’entreprendre une démarche de procréation médicalement assistée? «Ma réponse est oui. Pourquoi? Parce qu'il y a un véritable intérêt à favoriser la natalité, un intérêt public pour la survie de notre société.» A noter qu'aujourd'hui, en Suisse, 10 à 15% des couples ont des difficultés à concevoir un enfant et plus de 1% des bébés sont issus de la fécondation in vitro (FIV).
"La PMA doit être réservée aux couples traditionnels"
Pour le Conseiller national valaisan, le remboursement des PMA, c'est une question de priorité: «Il y a tout un catalogue de frais – je ne vais pas ici tous les citer – que nous, les assurés, devons prendre en charge. Des prestations qui ne suscitent pas toujours l'enthousiasme de la part ni des uns ni des autres. Et on ne nous demande pas notre avis.» Quant à savoir si cette mesure pourrait s'ouvrir également aux couples homosexuels, le Valaisan est clair: «Dans mon esprit, cela doit évidemment être réservés aux couples que j'appellerai "traditionnels", c'est-à-dire composés d'un homme et d'une femme qui ont pour objectif d'avoir un enfant.» Il précise: «leur propre enfant. Cela exclu donc par exemple la gestion pour autrui.»
Plusieurs autres interventions parlementaires traitant des remboursements des grossesses ou des suivis en cas de fausses couches sont actuellement en débat à Berne. On peut ainsi citer la motion «Instaurer la gratuité des prestations pendant toute la durée de la grossesse» de l'écologiste argovienne Irène Kälin ainsi que l'interpellation du socialiste valaisan Mathias Reynard nommée «Quel est le droit accordé aux femmes victimes d'une fausse-couche ou en cas d'enfants mort-nés». Ces questions transcendent les clivages politiques habituels mais pourraient bien déboucher sur de grandes discussions éthiques.
A lire et écouter également le témoignage de Julie Cornut-Follonier et Sarah Guldimann.