Régulation des médecins par les cantons : l'Etat du Valais ravi, les médecins plus retenus
Les cantons pourront-ils choisir les médecins qui viennent travailler sur leur territoire?

Les cantons pourront-ils choisir les médecins qui viennent travailler sur leur territoire?
C'est en tout cas ce qu'envisage Alain Berset, soutenu par le Conseil fédéral.
Le ministre en charge de la santé propose une adaptation de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (au chapitre"admission des fournisseurs de prestations") qui confierait donc aux cantons, à la fois, l'évaluation des besoins, la régulation des prestataires et même l'évaluation de la qualité des pratiques.
Le texte doit contribuer à limiter la hausse des coûts dans la santé. Il devra encore passer par l'examen des chambres fédérales.
Pour Esther Waeber-Kalbermatten, chef du département valaisan de la santé (interview ci-dessous), c'est essentiel pour les cantons d'avoir une certaine maîtrise dans l'ambulatoire, un secteur sur lequel, pour l'instant, ils n'ont presque rien à dire. C'est donc peu dire que le projet est "une petite révolution" selon Victor Fournier, chef du service de la santé (interview ci-dessous).
Le chantier est vaste reconnait le médecin cantonal Christian Ambord (interview ci-dessous) car les données, en termes d'évaluation des besoins, n'existent pas. Pas plus d'ailleurs que celles qui concernent le temps de travail effectif des praticiens installés, généralistes ou spécialistes. Dans ces deux registres, il faudra trouver des solutions, prévoit Christian Ambord.
Vers un partenariat entre médecins et département
Aux premières lignes, la Société médicale du Valais (SMVS) se montre moins enthousiaste.
Pour sa présidente, Monique Lehky Hagen (à découvrir dans le temps d'arrêt du vendredi), il ne faut pas se tromper de chantier, ceci d'autant plus que le canton est plus concerné par la pénurie que par pléthore de praticiens. La SMV se dit totalement prête à collaborer avec le département. Sa priorité : fixer un cadre pour garantir de bonnes conditions et de bonnes compétences pour répondre aux besoins - à identifier - de la population valaisanne.
Cette position a été officiellement annoncée début mars à la cheffe du département. Pour l'heure, aucune rencontre n'est planifiée.