Prisons valaisannes: un rapport d'audit émet plusieurs recommandations pour éviter les suicides
Le Valais veut éviter d’autres drames dans ses prisons. Suite à trois suicides de détenus survenus en 2021, le Canton a mandaté un audit pour analyser la situation des établissements pénitentiaires. Le rapport ne révèle aucune lacune majeure mais émet plusieurs pistes pour réduire les risques.
Le Valais veut éviter d'autres suicides dans ses prisons. Suite à trois drames consécutifs l'an dernier, le Canton a mandaté un audit pour analyser la situation au sein de ses établissements de détention avant jugement.
Les 3 cas avaient été relatés dans la presse. Trois personnes, deux hommes et une femme, se sont donnés la mort entre juillet et décembre 2021, durant leur incarcération entre Sion et Brigue. Des événements qui ont inquiété les autorités, d'autant plus que le canton n’a compté que 4 décès entre 2006 et 2021.
Pas de lacune majeure
Les résultats du rapport d’audit ont été présentés à la presse ce mardi. Aucune lacune majeure n'a été révélée dans la prise en charge des détenus, mais plusieurs recommandations sont émises par l’expert pour réduire le risque de suicide dans les geôles. Des conclusions satisfaisantes pour le conseiller d’Etat en charge de la sécurité et des institutions Frédéric Favre. "C'était exactement ce dont nous avions besoin", insiste-t-il. "Nous n'avions aucun doute sur le travail effectué par nos collaboratrices et collaborateurs. Mais c'est aussi notre devoir d'analyser la situation pour améliorer la prise en charge des détenus."
Améliorer la formation des agents
Le rapport a été construit sur la base des dizaines d'interviews. Des présidents de Commissions de la sécurité publique aux procureurs, en passant par la police et le personnel médico-soignant des établissements. Au total, le texte contient 14 recommandations. Parmi lesquelles : une meilleure collaboration entre les autorités pénales, une meilleure formation des agents dans la prévention du suicide et une surveillance renforcée durant les premières semaines de détention. "Il faut insister sur la formation des agents de détention", estime Maurizio Albisetti, juge au tribunal pénal fédéral de Bellinzona et expert chargé de l'audit. "Ainsi que sur la manière de faire circuler les informations au sein des établissements pénitentiaires. Pour qu'il y ait un règlement et une procédure clairs dans la prise en charge des détenus à risque et dans la prévention du suicide."
L'expert recommande en outre la création d'un service social à Sion, dédié spécifiquement aux établissements de détention avant jugement, ainsi que la garantie d'un entretien médical dans les 24 heures suivant l'entrée en prison à Brigue.
"Toutes ces propositions seront analysées au sein du service", indique Frédéric Favre, qui précise que certaines mesures sont en cours de réalisation, dont une augmentation des effectifs.
Le rapport d'audit mentionne les critiques et prises de position concernant l'établissement de Brigue. Un précédent audit réalisé en 2011 suggérait la fermeture de la prison haut-valaisanne. De son côté, le Conseil d'Etat maintient sa position et confirme sa volonté de conserver ce deuxième site. "Notre stratégie carcérale 2030 prévoit une refonte des structures", indique Frédéric Favre. "Pour avoir les bons services aux bons endroits". Le Conseiller d'Etat insiste sur l'importance de disposer de deux établissements. "Il peut s'agir d'isoler des personnes qui ont commis un délit ensemble ou de garantir une séparation des régimes, entre adultes et mineurs ou entre hommes et femmes."