Pont qui s'affaisse, 9 chantiers en cours : l'axe Sion-Arolla crée du souci
C'est une route qui semble en perpétuelle réfection : entre Sion et Arolla dans le Val d'Hérens, une dizaine de chantiers sont à l'œuvre. A l'entrée du hameau, un pont s'est récemment affaissé. Comment l'expliquer ? Entretien avec le chef du Service valaisan de la mobilité.

Toute une partie de la chaussée qui disparait. Les faits se sont déroulés à la mi-août de cette année, sur la route d'Arolla, non loin du village (cf. photo). Un ouvrage d'art s'est affaissé, victime d'un glissement de terrain.
Aucun blessé à déplorer. "Nous avons dû intervenir en urgence durant trois nuits", explique Vincent Pellissier, ingénieur cantonal et chef du Service de la mobilité à l'Etat du Valais. "Nous avons créé un nouveau tracé afin de remettre en état, voire démonter le demi-pont qui s'est affaissé. Il n'y a pas eu de risque sécuritaire direct. Mais pour l'ingénieur cantonal que je suis, c'est une inquiétude de plus qui démontre que l'état du réseau valaisan continue de se dégrader, année après année. Il nous manque un tiers des moyens pour entretenir ce réseau." La structure est aujourd'hui sécurisée, affirme le canton.
Une voie d'accès "complexe"
Cet incident illustre toute la complexité de la voie qui mène à Arolla, petit hameau du fond du Val d'Hérens, situé à 2000 mètres d'altitude. Entre la commune de Vex, située à l'entrée de la vallée, et Arolla, nous avons comptabilisé 9 chantiers en cours. A ces endroits, des feux de signalisation imposent une circulation alternée.
9 chantiers en action pour une voie de 30 kilomètres. Comment l'expliquer ? "C'est une route de montagne située en rive gauche, plus exposée aux aléas climatiques", explique Vincent Pellissier. "Une route complexe, confrontée à plusieurs types de dangers naturels : neige, avalanches, glissements de terrain, ou encore laves torrentielles. Ce sont souvent des travaux d'urgence, de la maintenance curative et non préventive."
L'ingénieur cantonal précise que la problématique se rencontre sur d'autres routes valaisannes. Essentiellement dans les vallées latérales de la rive gauche. "Vous avez exactement le même constat si vous allez dans le Matertal (la vallée de Zermatt NDLR) ou le Sasstal (Vallée de Sass)."
"Avec ces travaux, nous sommes tout le temps en train de courir après la réalité" Vincent Pellissier, chef du Service de la mobilité
Vincent Pellissier fait pour Rhône FM un état des lieux du réseau valaisan. "Nous sommes tout le temps en train de courir après la réalité. Le problème, ce n'est pas le nombre de routes en Valais, c'est les moyens à disposition. La question se situe au niveau des ressources, humaines ou financières. A-t-on encore les moyens de la mobilité que l'on souhaite pour l'accessibilité dans nos vallées latérales ?", s'interroge Vincent Pellissier.
"Depuis que je suis arrivé à la tête du Service de la mobilité, c'est le 4e ouvrage d'art qui s'écroule ou que l'on doit fermer en urgence" Vincent Pellissier
Vincent Pellissier se veut pragmatique : "Avec les moyens alloués, nous devons faire au mieux. Nous courons parfois après ce qui s'affaisse ou ce qui s'écroule. Depuis que je suis arrivé à la tête du Service de la mobilité, c'est le 4e ouvrage d'art qui s'écroule ou que l'on doit fermer en urgence." Vincent Pellissier se veut néanmoins rassurant. Il rappelle que l'ensemble des ouvrages du canton sont sous surveillance des équipes de l'Etat du Valais. Interview à écouter ici :