Pollution au mercure à Viège: les premiers résultats dévoilés

Ils étaient 1400 ce matin, à avoir reçu un recommandé dans lequel était inscrit les résultats des investigations menées sur la pollution des sols au mercure entre Viège et Niedergesteln.
Des investigations pratiquement terminées et qui se soldent par quelque 4000 analyses; c'est d'ailleurs là, la plus grande expertise de sols réalisée jusqu'ici en Suisse pour une pollution.
Et les échantillons le démontrent, les zones les plus touchées sont celles situées proches du Grossgrundkanal, sur le site même de Lonza. Les sites avec des remblais comme à Bäret, Steineye ainsi qu'à proximité du pont de Baltschieder figurent également comme les plus pollués. Par contre, à quelques exceptions près, les sols sur la rive droite du Rhône ne sont pas contaminés.

Concernant les zones d'habitations de Turtig et de Viège Ouest, 469 parcelles ont été investiguées; 71 montrent une pollution supérieure à 2 milligramme de mercure par kilo et bénéficieront donc d'un assainissement.
Pour rappel, la Lonza s'était engagée à préfinancer ces investigations et préfinancera également les assainissements. Jusqu'à présent, les coûts estimés par la Lonza se chiffrent entre 1,5 et 2 millions de francs.

Par ailleurs, les surfaces agricoles les plus polluées sont elles aussi situées proche du canal. Pour celles plus éloignées du cours d'eau, seules 4 parcelles dépassent la valeur d'assainissement qui est cette fois de 20 milligramme de mercure par kilo.
Pour le Service de la consommation et affaires vétérinaires, il s'agissait aussi de contrôler les légumes destinés à la vente. Leur consommation est jugée comme non critique par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires.

Reste qu'au centre du débat, subsiste encore deux grandes questions. La première concerne tout l'aspect des clarifications juridiques des responsabilités. Pour l'heure, le déroulement des faits des 80 dernières années sont recherchés et analysés. Archives cantonales, communales, personnelles et celles de la Lonza. Tous les documents encore existants seront passés au crible par un groupe de travail qui pourra peut-être dévoiler qui est à l'origine de cette contamination. Jacques Melly, Chef du département de l'environnement, espère des résultats en fin d'année.

L'autre question centrale est celle de la santé de la population des régions concernées. Outre l'assainissement et la prévention, le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture a mandaté l'Université de Zurich qui devra réaliser une expertise pour lever le voile sur les conséquences possibles de la présence du mercure dans les sols sur la santé des habitants confrontés à cette pollution. Cette étude est elle aussi, attendue pour la fin de cette année.