Placements forcés à des fins d'assistance : le temps presse
30 juin 2015.
30 juin 2015. C'est la date limite pour déposer une demande d'aide au fonds d'urgence pour les victimes de mesures de coercition à des fins d'assistance. Ces pratiques aujourd'hui dénoncées, ont été appliquées jusqu'au début des années quatre-vingts.
En 2010, la Confédération a reconnu que ces mesures n’étaient pas adéquates et a présenté ses excuses aux victimes de placements d'office, adoptions forcées, avortements, castrations et autres stérilisations contre leur gré ( témoignage de Ursula Biondi diffusé le 4 avril 2013 ). Elles seraient 20 mille à l'échelle nationale.
Depuis l'an passé, la Suisse a créé un fonds d'aide d'urgence à hauteur de cinq millions de francs pour celles et ceux qui rencontrent aujourd'hui des difficultés matérielles. Jusqu'ici, deux tiers des 650 demandes déposées à l'échelle suisse ont obtenu une réponse positive avec, en moyenne, le déblocage de quelque 8'000 francs par situation. "Pour certains, le temps presse puisque il s'agit parfois de personnes très âgées", relève Luzius Mader, délégué aux victimes de mesures de coercition à des fins d'assistanceet directeur suppléant à l'office fédéral de la justice. Une table ronde a également été créée en 2013. Elle a pour mission de faire la lumière sur les souffrances et les injustices subies par les victimes. Plusieurs associations ont été fondées pour défendre ces situations d'Enfances Volées.
Le Valais évidemment concerné
Selon ses archives cantonales, le Valais a identifié 677 personnes. "Elles sont certainement plus nombreuses mais nous ne disposons pas des archives communales", précise Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du département des affaires sociales et de la santé.
Début septembre, le parlement valaisan a accepté une participation cantonale à hauteur de 200 mille francs pour cette première aide en réponse à un postulat de l'AdG déposé le 13 juin 2013. Jusque ici, 11 personnes se sont annoncées aux centres LAVI (demandes regroupées à celui de Sion), mandatés (comme dans la majorité des cantons participants) pour recevoir ces victimes. Responsable de ces centres, Blagena Ramoni les encourage à faire le pas : "nous pouvons les accompagner en toute confidentialité, que ce soit sur le plan financier pour une aide immédiate ou pour les démarches administratives".
Cosignataire du postulat réclamant la participation du canton à la démarche, Barbara Lanthemann salue ce premier impact mais ne s'en satisfait pas : "on a une liste de personnes mais ces personnes ne sont pas atteintes… On ne fait rien de proactif pour aller les chercher ou en tout cas leur signaler qu'il existe cette aide d'urgence" déplore la députée suppléante.
Pour l'heure, aucune démarche de ce type n'est envisagée compte tenu de la date limite du fonctionnement de cette aide d'urgence. Mais la suite est déjà engagée à l'échelon national puisque une initiative en faveur d'un fonds de dédommagement à hauteur de 500 millions de francs a été déposée le 19 décembre. Le Conseil Fédéral lui a apposé un contre-projet le 14 janvier qui limite notamment l'intervention à 300 millions de francs.