Placements forcés : bilan nuancé en Valais au terme de la 1ère aide
Le délai pour bénéficier d'une "aide fédérale urgente" accordée aux victimes de "mesures de coercition à des fins d'assistance" est échu depuis le 30 juin.

Le délai pour bénéficier d'une "aide fédérale urgente" accordée aux victimes de "mesures de coercition à des fins d'assistance" est échu depuis le 30 juin.
Plus de 1300 personnes ont demandé réparation a annoncé jeudi le département fédéral de la justice.
Depuis l'an passé, la Suisse s'est engagée dans un devoir "d'histoire" à l'égard des 12 à 20 mille personnes concernées, selon les estimations avancées par des associations d'aide ou celles de la Confédération.
A travers un gigantesque travail dans les archives communales et cantonales encore existantes, le Valais en a recensé près de 700. Parmi celles-ci, 40 se sont adressées aux centres LAVI, (elles n'étaient que 11 en janvier) auxquelles il faut ajouter – et on ne connaît pas encore leur nombre - celles qui sont passées par la HES et celles qui ont entrepris elles-mêmes les démarches. "Le résultat est partiel parce que pour bon nombre de personnes, on laisse miroiter une réparation et un accès à leurs dossiers d'archives mais pour certaines, il n'existe tout simplement plus ou leur demande d'aide financière immédiate peut aussi être refusée", nuance Blagena Poscio, responsable des centres d'aides valaisans aux victimes (interview ci-dessous). Ces risques se sont parfois traduits par une victimisation secondaire avec l'émergence d'une douleur enfouie au plus profond qui resurgit du passé.
"Je suis ravie que le Valais ait accepté d'entrer dans la constitution de ce premier fond d'aide immédiate (avec un montant de 200 mille francs), même si tout s'est passé dans l'urgence. Mais le grand projet viendra avec une législation qui traitera de toutes ces questions avec un fonds de solidarité à la clé", relève la cheffe du département des affaires sociales et de la santé, Esther Waeber-Kalbermatten.
La suite, hors "urgence", passera donc par une loi qui soumise à consultation dans les cantons jusqu'en septembre, devra notamment faire face à une initiative réclamant jusqu'à un milliard de dédommagement pour les victimes.