Attraper puis relâcher un poisson dans son milieu naturel : une tendance à la hausse. Appelée "no-kill" ou "catch and release", la pratique consiste à pêcher le poisson, le sortir et le décrocher sans l'abîmer, le prendre en photo, puis le remettre délicatement à l'eau. La pratique s’est largement démocratisée dans le monde de la pêche sportive en eau douce.
Pêcher et relâcher le poisson : la pratique séduirait de plus en plus mais reste interdite
Décrocher son poisson pour le remettre à l'eau séduirait de plus en plus de pêcheurs, surtout chez les jeunes. Cette quête du trophée qu'on ne tue pas reste pourtant interdite dans notre pays. La Fédération valaisanne des pêcheurs amateurs appelle à un assouplissement de la loi.

Pratique interdite en Suisse
Si elle est autorisée chez nos voisins français, depuis 2009, la pratique reste interdite en Suisse, car elle enfreint la Loi fédérale sur la protection des animaux. "Ceux qui pratiquent le "no-kill" estiment qu'il est dommage de mettre systématiquement à mort un poisson capturé. Selon eux, cet animal peut encore remplir une fonction écologique", explique Bernard Broye, président de la Fédération cantonale valaisanne des pêcheurs amateurs.
Dans certains cas, la loi autorise tout de même la remise à l'eau. "Cela peut être pour que ces poissons puissent continuer à jouer un rôle de reproducteur, ou parce qu'il n'appartient pas à l'espèce ciblée. Si je veux attraper une truite fario et que je me retrouve avec un ombre de rivière, qui est interdit à la capture en Valais, je suis obligé de le remettre à l'eau. On doit également le relâcher s'il n'atteint pas la mesure prescrite pour la conservation", précise Bernard Broye. "Depuis la publication de la législation en 2009, une aide à l'exécution fédérale décrit clairement les conditions dans lesquelles les pêcheurs peuvent relâcher un poisson. La liste des poissons concernés est également indiquée."
En fonction, de la taille, de l'espèce ou encore du nombre de poissons : les cas particuliers autorisant une remise à l'eau sont donc nombreux. Alors, comment garantir le respect de la loi sur le terrain ? "Le respect de la loi cantonale se fait par le contrôle de nos gardes-faune, assistés par leurs auxiliaires. Nous avons également les surveillances faites par les polices municipales ou cantonales et également les douanes", indique Janick Ménard, collaboratrice spécialisée au Service de la chasse, de la pêche et des forêts.
"Le but n'est pas de chercher quelqu'un qui pratique le "no-kill", mais d'identifier des pratiques récurrentes. Les contrôles se font pour l'ensemble de la législation cantonale et fédérale sur la pêche. Donc, on ne va pas traquer quelqu'un qui remet du poisson à l'eau. Par contre, si nous constatons que c'est récurrent pour des raisons qui ne sont pas écologiques, comme le demande l'aide à l'exécution de l'Office fédéral, là, nous prendrons des mesures", prévient Janick Ménard.
Selon elle, le Service de la chasse, de la pêche et des forêts n'a pas dû intervenir jusqu'ici.
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