Nocive, la moule Quagga est de plus en plus présente dans le lac Léman
La propagation effrénée de la moule Quagga dans le Léman a des conséquences significatives sur son écosystème aquatique et ses usagers. Les propriétaires de bateaux doivent nettoyer convenablement leur embarcation.

Découverte pour la première fois en 2015 dans le Léman, cette moule originaire de la mer Noire a été introduite par l'homme par le biais de la navigation. Considérée comme l'une des espèces envahissantes d'eau douce les plus agressives de l'hémisphère nord, la moule Quagga (Dreissena bugensis) se propage rapidement et devient extrêmement abondante une fois installée.
Elles modifient les écosystèmes lacustres avec des conséquences majeures pour la biodiversité. Elles affectent aussi considérablement la pêche, la baignade, la production d'eau potable et l'utilisation thermique du Léman.
Les conséquences pour un écosystème peuvent être énormes. Des densités allant jusqu'à 15’000 individus par m2 ont été observées dans le Léman.
Une moule nocive
Chaque moule peut filtrer jusqu'à 2 litres d'eau par jour, en particulier du phytoplancton, qui constitue la base de la chaîne alimentaire des lacs, perturbant ainsi le fonctionnement global du lac.
La moule Quagga représente une préoccupation majeure pour les producteurs d'eau potable et les installations thermiques de l'eau des lacs. Elles obstruent non seulement les conduites mais aussi leurs larves minuscules peuvent pénétrer ainsi dans les installations, entraînant des coûts d'entretien de plusieurs millions de francs par an pour le Léman. En outre, les coquilles de moules s'accumulent également sur les berges, posant un risque de blessure pour les baigneurs.
Une éradication impossible
La propagation rapide de cette espèce invasive constitue un défi majeur pour tous les acteurs du Léman. Une fois introduite, son éradication est impossible. La priorité est alors de tout mettre en oeuvre pour que les eaux encore préservées soient protégées autant que possible contre l'introduction accidentelle de cette espèce exotique.
Plusieurs lacs touchés
Outre le Léman, la moule Quagga est présente dans les lacs de Constance, de Neuchâtel, de Bienne, de Morat et de l’Hongrin, ainsi que le lac du Bourget.
L'introduction de la moule Quagga se fait principalement par l'homme, à travers les eaux de ballast, les eaux de cale ou les eaux de refroidissement des moteurs des bateaux. Les moules adultes ont également la capacité de s'accrocher aux bateaux et à d'autres matériaux nautiques. Par conséquent, les propriétaires de bateaux sont les premiers acteurs concernés par les mesures préventives.
• Nettoyer la coque, le moteur, les cordages, l’ancre, les pares-battages, les gilets de sauvetage, le matériel de plongée, etc. à haute pression, ou laisser tremper le matériel dans une solution de vinaigre (5 %) ou de sel (1 %) pendant 20 minutes ;
• Vider les eaux de ballast avant de déplacer le bateau ;
• Sécher les bateaux et leur équipement et, si possible, attendre au minimum cinq jours avant le transfert vers un autre plan d’eau.