Multiplication des sources polluées : que se passe-t-il avec l'eau potable en Valais ?
Que se passe-t-il avec l'eau potable en Valais ?
Que se passe-t-il avec l'eau potable en Valais ? En moins de 10 jours, plus de 25'000 habitants ont été appelés à ne plus boire l'eau du robinet.
Il y a tout d'abord eu la commune de Bagnes le cinq juin dernier : huit villages et hameaux contaminés par des bactéries (Sarreyer, Champsec, Versegères, Le Martinet, La Tsombe, Le Diablay, Montagnier et Prarreyer). Quelques jours après, le 12 juin, c'était au tour de la commune de Saxon. Et enfin Martigny et Charrat jeudi dernier, le 13 juin.
Au total, plus de 25'000 habitants touchés et invités à ne plus consommer l'eau du robinet durant près de 48 heures, le temps de rétablir la situation.
Lorsqu'il pleut beaucoup en peu de temps, le système naturel de filtration peut se rompre
En cause, les germes fécaux présents en montagne, issus des animaux sauvages et du bétail. Lorsqu'il pleut beaucoup en peu de temps, le système naturel de filtration est rompu : les bactéries peuvent contaminer les sources, et donc votre robinet. Mais du fait de ces violents orages à répétition, n'assiste-t-on pas à une multiplication du phénomène en Valais ?
Pour Pierre-Michel Venetz, inspecteur cantonal des eaux potables, pas de panique. «Oui nous avons reçu des dizaines d’appels durant ces restrictions. C’est normal, il faut bien penser que l’eau est utilisée dans les boucheries, les boulangeries, les fabriques de denrées alimentaires, le monde hospitalier... Les gens sont inquiets et se demandent ce qu’ils peuvent faire !»
Pierre-Michel Venetz poursuit. «Nous rassurons, il n’y a pas plus de risques qu’auparavant. En Valais, le principe de précaution est strictement appliqué. Dès qu’on constate qu’un réseau d’eau potable a plus de cinq bactéries fécales, on demande d’alerter la population. Alors évidemment, ça frappe l’opinion, lorsque l’on voit : MARTIGNY, EAU NON POTABLE ! Mais on préfère prendre les devants pour éviter tout incident, en accord avec les municipalités».
«On réagit dans le coup de pistolet»
Aucun problème majeur, nous disent les autorités. Les municipalités contrôlent fréquemment leurs sources. A Martigny par exemple, des analyses sont effectuées deux fois par mois. Et lors de fortes pluies, les contrôles sont systématiques dans les communes valaisannes. «Quand il pleut fort, comme la semaine passée, on regarde par la fenêtre et on réagit «dans le coup de pistolet», poursuit Pierre-Michel Venetz. On va tout de suite faire de prélèvements pour sécuriser la distribution.»
L’inspecteur cantonal le concède, il est impossible de tout prévoir. «C’est vrai, on ne sera jamais à l’abri d’une grande surprise, on restera toujours avec l’inconnu de la nature, elle est plus forte. Alors faut agir et réagir, c’est tout l’avantage d’avoir un service des eaux structuré : les municipalités font des analyses d’autocontrôle en plus du laboratoire cantonal, du Service de la consommation qui effectue lui aussi des prélèvements officiels».
Enfin sachez que le Valais est particulièrement concerné par la problématique. 80% de l’eau potable du canton proviennent des sources des montagne. (15% des nappes phréatiques comme à Sion et 5% des lacs de montagne).
Interview de Pierre-Michel Venetz, à découvrir ci-dessous