Martigny : pourri, le pont du restoroute doit être démoli... sa reconstruction est incertaine
Dans un état plus que critique, le pont qui enjambe les gouilles du Rosel à Martigny sera démoli début novembre.
Dans un état plus que critique, le pont qui enjambe les gouilles du Rosel à Martigny sera démoli début novembre. Sa reconstruction est aujourd’hui incertaine.
«N’allez pas sur le pont, c’est dangereux. On a une situation qui est critique». Le chef du Service de la mobilité Vincent Pellissier n’y va pas par quatre chemins. Le pont du restoroute de Martigny, celui qui enjambe les gouilles du Rosel, est en très mauvais état (comme on peut le voir sur les photos ci-dessus). Propriété du canton, l’ouvrage date de 1991. «Cette structure en bois est conçue pour une durée d’utilisation d'une trentaine d'années», déclare Vincent Pellisier. «Il était normal que nous fassions des travaux d'entretien». Ces travaux d’entretien entrepris fin 2018 révèlent que certaines parties couvertes de la structure porteuse présentaient un état inquiétant. Des investigations supplémentaires sont alors ordonnées.
Poutres porteuses pourries
C'est justement lors de cet examen que tout s'est précipité. «Vendredi dans l'après-midi, nous avons reçu le rapport d'expertise. La décision de fermer immédiatement le pont a été prise». Comment l'expliquer ? «On a trouvé des poutres porteuses avec un état de dégradation avancée. Il fallait agir le plus vite possible».
Démolir un pont, une décision très rare en Valais. «Il est clair que l'idéal, c'est d'investir régulièrement pour pouvoir entretenir, au fur et à mesure, les ouvrages», poursuit Vincent Pellissier. «Mais en Valais, on a privilégié l'extension du réseau, la construction, l'investissement... Parfois au détriment de l'entretien. On se rend compte aujourd'hui que ça coûte plus cher que si l'on avait régulièrement investi dans l'entretien».
Avenir incertain
Le pont sera donc détruit le 4 novembre prochain. «Déconstruit», selon le terme officiel. «Aujourd'hui on réfléchit avec la commune de Martigny avec les exploitants du site», déclare le chef du Service de la mobilité sur Rhône FM. «Nous sommes sur une zone de détente et de loisirs extrêmement importante. Quel type de projet, quel matériau utiliser pour une nouvelle passerelle... Du bois local, un béton fibré à ultra-hautes performances ? Ce genre de questions peuvent se poser... Mais avant tout, la vraie interrogation est la suivante : a-t-on les moyens de restituer cette passerelle ?»
Le chef du Service de la mobilité parle d’un manque de moyens. «Aujourd'hui si l’on reconstruit le pont, on doit prendre de l'argent quelque part au détriment de quelque chose d'autre... ce sont des choix à faire… La volonté de la commune et du canton, c'est de trouver une solution pour financer cette passerelle. Mais aujourd'hui, on n'a pas ça au budget», conclut Vincent Pellissier. Une nouvelle passerelle coûterait, selon nos informations, plus de 600'000 francs. Contactée sur la problématique, la présidente de Martigny nous a répondu par mail, de façon laconique. «La commune a pris note et souhaite une liaison au plus vite. Elle se tourne vers l’état du Valais, propriétaire de la passerelle».
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