Les USA boudés par les touristes ? Pas en Valais, selon les agences de voyage
Alors que les États-Unis enregistrent un recul du tourisme international, certains l’attribuent à la politique clivante de Donald Trump. Mais en Valais, les professionnels du secteur n’observent aucune baisse de la demande.

Les États-Unis perdraient-ils de leur attractivité en tant que destination touristique ? C’est ce que laisse entendre une étude de Tourism Economics, relayée ces dernières semaines. Selon cette analyse, le nombre d’arrivées internationales sur le sol américain est en baisse, avec un recul anticipé de plus de 5 % pour 2025. En ligne de mire : la politique controversée de Donald Trump, à laquelle certains voyageurs choisiraient de ne pas s’associer, par principe.
Pas de boycott apparent en Valais
Mais ce phénomène ne semble pas traverser l’Atlantique, du moins pas jusqu’en Valais. Dans le canton, les agences de voyages n’ont constaté aucune diminution de la demande. "Les États-Unis restent une destination phare pour les Valaisans", assure Dominique Evéquoz, président du groupement valaisan des agences de voyages. "Peut-être que certaines personnes diront : "je ne veux pas cautionner ce genre de régime", mais ce n’est pas le facteur décisif. Ce qui prime, c’est la sécurité."
Selon lui, l’approche sécuritaire renforcée mise en place par l’administration Trump aurait même tendance à rassurer certains clients. Sans compter que le cours du dollar reste relativement avantageux pour les touristes suisses, renforçant encore l’attractivité de la destination.
Complexité croissante pour les voyageurs indépendants
Cela dit, certaines mesures mises en place ces dernières années pourraient compliquer l’organisation d’un séjour pour les voyageurs non accompagnés. Dominique Evéquoz évoque notamment la "fermeture" partielle de l’accès au territoire : "La fameuse liste des pays que les Etats-Unis considèrent comme terroristes", indique-t-il "Certains sont justifiés, d'autres moins. Mais toujours est-il que cette liste pourrait s'allonger avec la nouvelle administration. La conséquence étant que toute personne ayant voyagé dans ces Etats ne peut plus entrer aux États-Unis sans faire une demande de visa et justifier les raisons de son déplacement. Ce qui pourrait refroidir certains voyageurs, forcément."
Autre contrainte : les coupes budgétaires qui affectent le personnel des parcs nationaux. "Avec un effectif réduit, les prestations sont moindres et les quotas d’accès pourraient être encore restreints. Ça complique la tâche. Il devient difficile de partir sur un coup de tête. Il faut anticiper, réserver… Et c’est là que les agences de voyage peuvent vraiment faire la différence."
Un regard depuis la Floride
Un constat que partage Carla Cheseaux, Valaisanne expatriée en Floride depuis dix ans et fondatrice d’une agence de voyages sur mesure. Sa clientèle est composée à 90 % de Suisses, et elle aussi affirme ne percevoir aucun désintérêt lié à la politique américaine.
"Nos clients viennent aux États-Unis pour ce qu’ils sont, et non pour leur politique", observe-t-elle. "Ils profitent du lieu, de la nature, des grands espaces, sans forcément prêter attention au contexte politique." Et d’ajouter avec pragmatisme : "Le fait qu’il y ait moins de touristes, notamment asiatiques, est même vu comme un atout. C’est plus calme, plus fluide."
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