Les traqueurs valaisans du Covid-19 sont débordés
L'allègement des mesures de lutte contre le Covid-19 complique le traçage du virus en Valais. Débordée, l'équipe en charge des enquêtes d'entourage a besoin de bras.
Déconfinement et traçage du Covid-19 ne font pas bon ménage. Depuis la détente des mesures sanitaires, les personnes infectées côtoient de plus en plus de monde. En Valais, la semaine dernière, 163 contacts ont été identifiés pour 43 nouveaux cas de Covid-19. Cela représente une moyenne de près de 4 contacts par malade, contre environ 2 lors de la période de semi-confinement. Dans le rapport hebdomadaire du canton, on apprend également que 155 personnes se trouvaient en quarantaine au 27 juin.
Conséquence: l'équipe en charge des enquêtes d'entourage croule sous les dossiers. En plus des appels téléphoniques au cinquième et au dixième jour de l'isolement, elle doit aussi se charger des certificats médicaux et des déclarations à l'Office fédéral de la santé publique.
Il faut du renfort
À l'heure actuelle, quatre personnes remplissent quotidiennement cette mission de traque au virus du lundi au dimanche. "Les infirmières se chargent des appels téléphoniques et les secrétaires de tous les aspects administratifs. Heureusement qu'elles sont là, sinon on y arriverait pas", raconte Fabienne Vuichoud, infirmière au sein de la Ligue pulmonaire valaisanne et responsable du traçage. "Entre les nouveaux cas et les personnes en quarantaine à rappeler, il arrive qu'on ait 70 à 80 téléphones à faire par jour, alors imaginez le temps que ça prend". La semaine dernière, Fabienne Vuichoud s'est résignée à aller demander de l'aide auprès de son patron et de l'Etat. "De notre côté, on a sollicité d'anciennes collègues à la retraite et le Canton nous enverra du renfort dès lundi prochain".
La crainte de la super propagation
La semaine dernière, Zurich annonçait son premier "super propagateur" du Covid-19. Positif au nouveau coronavirus, ce client d'une boîte de nuit du canton a infecté 5 personnes et provoqué la mise en quarantaine de 300 autres. Une situation que craint Fabienne Vuichoud: "Le jour où ça arrive chez nous, on sera sous l'eau! 300 téléphones à faire avec une moyenne de 15 minutes chacun, je vous laisse faire le calcul... J'espère vraiment que les gens prennent leurs responsabilités et respectent les règles d'hygiène et de distanciation sociale".
Ecoutez ci-dessous notre interview de Fabienne Vuichoud