Les patients paralysés de la SUVA à Sion testeront l'implant "e-Dura"

Certains patients paralysés, en convalescence à la clinique romande de réadaptation à Sion, auront l'opportunité de tester dès cet été, l'implant neurologique "e-Dura", créé par des chercheurs de l'EPFL. Ce, grâce au partenariat qui allie l'école polytechnique lausannoise, l'Etat du Valais et la CRR, la Clinique romande de réadaptation.

C'est en effet une avancée scientifique cruciale qui permettrait peut-être un jour, aux personnes victimes de traumatismes de la moelle épinière, de retrouver tout, ou partie de leur mobilité.
Après avoir testé leur implant "e-Dura" sur des rats paralysés, maintenant capables de remarcher, le challenge est dorénavant de l'appliquer sur l'homme.
Depuis 3 ans et demi, les chercheurs de l'EPFL planchent sur cet implant neuronal qui s'applique directement sur le cerveau ou la moelle épinière. "Ce dispositif, n'en n'est pour l'heure qu'à sa première étape; l'implant étant encore relié à des fils, ainsi qu'à des connecteurs, il faudra donc trouver des solutions pour les enlever", indique Stéphanie Lacour, co-auteure et titulaire à l'EPFL de la Chaire Bertarelli de technologie neuroprosthétique.

Par ailleurs, la prouesse technique vient du fait que l'implant imite presque à l'identique les propriétés mécaniques des tissus vivants, souple et étirable, ce qui ne provoque ni lésion, ni rejet, du moins pas sur les rats.

Pour Xavier Jordan, médecin-chef adjoint, responsable du service de paraplégie à la clinique romande de réadaptation, c'est une chance énorme de contribuer à cette phase de test avec l'EPFL; mais pour lui, la sécurité du patient prime sur l'efficacité du produit.

Quant à Stéphanie Lacour, elle prévient d'ores et déjà que si le concept fonctionne, il faudra de nombreuses années avant qu'"e-Dura" soit disponible sur le marché.