Les bilingues ne sont pas si nombreux en Valais
L’Office cantonal de statistique et de péréquation annonce que seulement un Valaisan sur vingt parle la seconde langue officielle. Le gouvernement veut valoriser les séjours en immersion.
Le bilinguisme se fait rare en Valais. Selon le numéro de juillet du Bulletin d’information statistique, 4,8% de la population francophone parle l’allemand, alors que 5,2% des Haut-Valaisans maîtrisent le français, qui reste la deuxième langue la plus parlée dans leur partie du canton. En revanche, dans le Valais central et le Bas, l’allemand est dépassé par le portugais.
L’immersion est la meilleure méthode
Le gouvernement valaisan ne considère pas ces statistiques comme un constat d’échec. Néanmoins, il estime que le canton peut faire beaucoup mieux et veut encourager davantage les échanges linguistiques. « Il y a d’autres méthodes pour apprendre les langues, mais l’immersion reste la meilleure. Passer une année dans une autre partie du canton ou du pays est la manière la plus efficace pour apprendre une autre langue », affirme Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation.
L’Etat du Valais ne souhaite pas limiter les séjours linguistiques aux frontières du canton. Il cherche à poursuivre le développement des échanges avec d’autres régions de Suisse. Christophe Darbellay pense, par exemple, au canton de Berne, qui rencontre la même problématique, mais inversée, puisque la minorité francophone y est très faible.
Une différence culturelle entre le Haut et le Bas
En 2019, 4100 élèves ont effectué des échanges, alors qu’ils étaient trois fois moins nombreux en 2007. Malgré cette forte augmentation, l’Etat du Valais essaie de convaincre toujours plus d’élèves d’entreprendre un séjour en immersion. « Si le jeune se rend compte que la langue a une utilité, qu’il peut échanger ou voyager, son apprentissage sera beaucoup plus porteur. C’est une expérience vraiment intéressante au niveau de la langue, mais aussi du développement personnel », explique Sandra Schneider, directrice du Bureau des échanges linguistiques (BEL).
D’après les statistiques, les Valaisans germanophones ne maîtrisent donc pas mieux la seconde langue officielle du canton que les francophones. Toutefois, selon Sandra Schneider, il existe une différence culturelle. « Malheureusement, le francophone ne se valorise pas. S’il ne sait pas tous les mots, il ne dit pas qu’il a des compétences en allemand. Par contre, le Haut-Valaisan qui sait quelques mots, il va les dire », confie la directrice du BEL, qui conclut en disant : « Qu’est-ce qu’on met derrière le mot bilinguisme ? Parce qu’au fond, de vrais bilingues, il n’y en a pas beaucoup ».