Légende du FC Sion (2/5): La classe argentine de Gabriel Calderón
Dans les années 80 et 90 le football argentin fait rêver les foules. Porté par Diego Maradona, il cueille un titre mondial en 86, avant d’échouer lors de la finale du mondial 1990. C’est aussi à cette période que plusieurs argentins ont débarqué au FC Sion. Parmi eux Gabriel Calderón.

Le FC Sion a vécu une période faste au début des années 90. Avec 5 victoires en Coupe de Suisse entre 1965 et 1986, le club valaisan avait déjà acquis ses titres de noblesse dans le paysage du football helvétique. Mais avec ses Valaisans, piliers de la Nati, dont Alain Geiger ainsi qu’avec l’apport de plusieurs éléments étrangers, le FC Sion franchit un cap lors des saisons 90/91 et 91/92. Un cap symbolisé en 1992 par l’obtention du premier titre de Champion de Suisse. Un cap qui va de pair avec l’arrivée des Argentins au FC Sion.
Les Argentins débarquent avec leur classe et surtout leur envie de gagner
Enzo Trossero sur le banc, Nestor Clausen, Juan Barbas et Gabriel Calderón sur le terrain. Quand les argentins arrivent en Valais ça déménage. Âgé de 19 ans à l’époque, le Montheysan Julio Tejeda garde un souvenir impérissable de cette période dorée pour le FC Sion. « C’est vrai que pour nous les jeunes c’était assez incroyable d’évoluer avec des Champions du monde, des joueurs qui se caractérisaient par leur professionnalisme et leur envie de gagner. » Après avoir évolué au Betis Séville et au Paris Saint-Germain, Gabriel Calderón s’installe en Valais à l’été 1990. Non pas pour une retraite anticipée, mais bien avec la volonté de remporter des titres, appuie Julio Tejeda : « C’était quelqu’un qui était très proche des jeunes, qui nous donnait beaucoup de conseils. Mais il n’est pas venu au FC Sion en touriste pour finir sa carrière. Bien au contraire, il nous a transmis son vécu et son expérience. Il était là pour gagner et il a porté le FC Sion jusqu’au titre. »
Apprentissage à toute vitesse pour les jeunes
Julio Tejeda se remémore cette période dorée du FC Sion avec un double sentiment. Une pointe de frustration d’abord, puisque son rôle dans l’équipe n’était pas aussi important qu’il l’aurait souhaité. Mais avec du recul, ce fut surtout une grande fierté d’avoir côtoyé des joueurs de la trempe de Gabriel Calderón. « En voyant ces footballeurs, on se disait qu’il y avait encore du chemin à faire. Certes, la marche était très haute pour rivaliser avec eux, mais à titre personnel c’était une expérience très enrichissante. »
Une force de réaction à toute épreuve
Lorsqu’on lui demande une anecdote précise sur le passage de Gabriel Calderón au FC Sion, Julio Tejeda ne va pas par quatre chemins. Le Sion-Servette du tour final en 92 sonne comme une évidence. « Il y avait 3-0 pour Servette à la mi-temps. Gabriel Calderón avait marché trois ou quatre fois sur le ballon, ce n’était pas son jour. À la mi-temps, le coach Enzo Trossero lui avait bien fait comprendre que si ça continuait comme ça, il allait le sortir. Dès le retour des vestiaires, Gabriel Calderón marque un lob de 30 mètres. Au final le FC Sion s’impose 4-3 ! »
La suite on la connait, le FC Sion deviendra champion de Suisse pour la première fois de son histoire. Pour Gabriel Calderón, sacré deuxième meilleur joueur du championnat 91/92 derrière Jean Paul Brigger, l’aventure valaisanne s’arrête là. Avec dans ses bagages une coupe et un titre, 17 buts en moins de 50 matches en LNA. Gabriel Calderón prendra ensuite la direction de Caen et du Lausanne-Sport où il terminera sa carrière de joueur. Il deviendra ensuite entraîneur profession qu’il exerce depuis la fin des années 90.
Retrouvez ci-dessous, le premier épisode de notre série de la semaine:
Episode 1 : Otto Luttrop