Le Valais se prépare à éliminer les micropolluants de ses STEP
Il s’agit d’une contrainte qui arrive tout droit de la Berne fédérale, via la révision de l’ordonnance sur la protection des eaux.

Il s’agit d’une contrainte qui arrive tout droit de la Berne fédérale, via la révision de l’ordonnance sur la protection des eaux. Le texte, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016, contraint des stations jugées importantes à obtenir un taux d’épuration de 80% des eaux polluées à l’horizon 2040. Quatre installations valaisannes pourraient être touchées : celles de Brig-Briglina, Sierre-Noës, Sion-Châteauneuf et Martigny. Le Municipal octodurien en charge de l’environnement, René Quiros, avoue qu’il reste encore beaucoup à faire en ce qui concerne l’élimination des micropolluants. Il précise qu’il est important pour la sécurité sanitaire de mettre en place un deuxième filtre afin d’éliminer ces substances, au vu de la surconsommation de médicaments couplée à l’augmentation de la population. Il relève cependant la charge financière importante que cela représente, d’autant plus que la STEP fraîchement agrandie a déjà coûté 10 millions de francs.
A l’échelle nationale, une centaine de stations devront s’équiper d’une étape d’épuration supplémentaire afin de venir à bout de ces composés qui ont un effet nocif sur les organismes aquatiques.
Une aide financière de la Confédération
La Confédération ne laissera pas les communes seules face à cette nouvelle charge. Elle assumera 75% des coûts estimés à 1,2 milliard sur l’ensemble de la Suisse. Cette manne sera financée par une taxe de 9 francs par année et par habitant, prélevée dès 2016.
Le service de la protection de l’environnement de l’Etat du Valais craint cependant que ce fonds ne soit rapidement épuisé par de gros projets en cours, entre autres à Lausanne ou dans le canton de Zürich. Il demande donc à Berne d’édicter des critères plus précis, notamment en ce qui concerne les micropolluants d’origine industrielle, particulièrement présents en Valais. Car pour obtenir le soutien financier de la Confédération, il faudra encore remplir certaines conditions, comme proposer une planification adéquate et choisir une solution technique économique.
Si la STEP de Martigny venait à ne pas obtenir l’aide de Berne, René Quiros précise que la ville entamera des discussions avec les communes raccordées à la structure (Charrat, Fully, Martigny-Combe, Bovernier et l’Association Entremont – Liddes – Orsières – Vollèges -Sembrancher) afin de trouver une solution financièrement supportable.
Comme la révision de l’ordonnance n’est pas encore sous toit, d’avantage d’informations seront transmises aux communes valaisannes jeudi lors de la présentation du bilan cantonal 2014 de l’épuration des eaux usées.