Le Val d'Anniviers réfléchit à l'avenir de son Eglise et de ses paroisses
Animations de certaines messes dans un esprit plus dynamique et joyeux ou célébrations à thèmes lors des offices. Les habitants du Val d'Anniviers réfléchissent à l'avenir de leur Eglise dans l'espoir de lui donner un second souffle.

Quel avenir pour l'Eglise en Anniviers ? La question posée par l'agence Imani, dont la mission est de se mettre au service des paroisses du canton. Celle-ci a effectué un travail approfondi d'écoute et d'échange avec les habitants du Val d'Anniviers pour savoir quelles impulsions donner aujourd'hui à leur Eglise.
Au total, ce sont 700 tous-ménages envoyés et 25 entretiens individuels effectués. Plus de 160 personnes, toutes liées de près ou de loin à la région ont donné leur avis, car la religion occupe encore une place significative en Valais, particulièrement dans les régions de montagnes, où fêtes et traditions religieuses rythment la vie locale, explique Yves Crettaz, initiateur du projet et fondateur de l'agence Imani.
Il reste que selon lui, la spiritualité a évolué avec le temps, et ce, pour diverses raisons. Il revient sur les solutions et orientations à envisager pour donner un nouvel élan à la spiritualité en Anniviers :
Célébrations à thèmes et animations d'après-messe
Des célébrations à thèmes permettraient de proposer des expériences enrichissantes et originales, tout en sortant des habitudes liturgiques traditionnelles. "C'est quelque chose qui est beaucoup demandé", affirme d'ailleurs Yves Crettaz. "Une fois par année, on pourrait par exemple faire une célébration pour les skieurs, pour les sportifs. Ou alors pour toutes les personnes qui œuvrent pour le bien de l'humain telles que les médecins, les urgentistes, les pharmaciens, les samaritains", ajoute ce dernier.
Parmi les autres idées, un simple apéritif pourrait être proposé après la messe, soit sur le parvis, soit au fond de l’église. Des animations pourraient être organisées lors des offices religieux. Pourquoi ne pas centraliser les messes à un seul endroit lors de la basse saison ? Ou encore, ne serait-il pas envisageable de synchroniser les célébrations paroissiales avec les événements proposés par Anniviers tourisme ?
Autant de perspectives que la commune et ses paroisses pourraient mettre en place à l'avenir, d'initiatives imaginées par les habitants de la région ou par Yves Crettaz lui-même. Mais aussi, la possibilité d'"offrir à l'Eglise catholique l'opportunité et le courage de se remettre en question", selon ce dernier :
Le projet a été financé pour moitié par les paroisses du Val d'Anniviers, le reste par la commune. "En plus de ce rôle purement financier, on s'est aussi tenu à un rôle organisationnel pour pousser les paroisses à se faire ces réflexions-là", explique David Melly, président de la commune d'Anniviers. "
Il estime que ce qu'il ressort du rapport est bon à prendre :
Soutien à tous les étages
Le rapport final a été présenté aux autorités touristiques, politiques et entrepreneuriales de la vallée, ainsi qu’à l’évêché de Sion. Une démarche que toutes ces instances soutiennent, précise encore Yves Crettaz : "il aurait été compliqué de mettre tout ça en marche sans leur aide".
Et d'ajouter : "en ce qui concerne l'évêché, même s'il n'a pas participé activement au projet, il était présent, lors de la restitution du rapport. Ça fait aussi partie de la vision de l'évêché que le prêtre ne peut pas faire sans les laïcs et les fidèles, et que ces derniers ne peuvent pas faire sans le clergé".
Yves Crettaz se dit, en outre, optimiste quant à l'avenir de l'Eglise en Anniviers. "On ne va pas pouvoir bouleverser l'Eglise de fond en comble. On ne va pas non plus transformer une chapelle en disco et en construire d'autres", rigole-t-il. "En revanche, ce qui est faisable, c'est faire des changements petit à petit", précise-t-il encore.