Le spectre de la pénurie de logements plane sur tous les cantons
Il pourrait venir à manquer des logements ces prochaines années un peu partout en Suisse, même si la situation est encore gérable dans le canton du Valais. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a d'ailleurs souhaité convoquer une table ronde pour en discuter ce vendredi à Berne.

En Valais, comme un peu partout en Suisse, le taux de vacances des logements est relativement bas. La moyenne nationale s'élève à 1,3% alors qu'en Valais, ce chiffre atteint 1,9% selon le dernier recensement de l'Office fédéral de la statistique (OFS) en juin dernier. Une réserve qui est, certes, encore confortable pour le moment mais qui pourrait rapidement diminuer.
Ce phénomène peut s'expliquer pour différentes raisons. Tout d'abord, le nombre de permis de construire continue de reculer. En cause, des procédures souvent longues et compliquées. Ou encore les terrains propices aux constructions qui se raréfient. Là aussi, la loi fédérale sur l'aménagement du territoire de même que l'ordonnance sur la protection contre le bruit entraînent des répercussions négatives sur le secteur du bâtiment. Autre facteur, celui des besoins des ménages actuels: "Depuis des années, on se rend compte qu'il y a un individualisme assez fort. Le ménage moyen est passé de cinq personnes il y a quelques années à une ou deux personnes aujourd'hui", explique Timothée Saumade, de la section Valais de l'Union suisse des Professionnels de l'Immobilier (USPI).
Tendu, mais pas dramatique
A cela s'ajoutent encore d'autres facteurs, à l'instar de la pandémie de coronavirus et de l'immigration qui a repris de plus belle depuis la guerre en Ukraine. "Ces crises sont des situations qu'on ne maîtrise pas et qui viennent tout bouleverser. On n'est jamais prêt à y faire face". De fait, tous les secteurs sont concernés.
Pourtant, s'il s'agit de signes avant-coureurs d'une potentielle pénurie de logements, Timothée Saumade rassure, la situation en Valais n'est pas aussi dramatique qu'il n'y paraît : "On est dans un canton où il y a une forte attractivité économique au niveau de l'emploi et de la qualité de vie. Bien sûr, il est difficile de prévoir comment va évoluer cette situation. Elle est bien sûr un peu tendue mais l'important, c'est maintenant de prendre des mesures et de réfléchir à comment faire pour que ça se passe bien".
Spécificités valaisannes des marchés
Le conseiller fédéral Guy Parmelin a d'ailleurs voulu aller dans ce sens. Grâce à la table ronde organisée ce vendredi à Berne, ce dernier souhaite faire un état des lieux de la question. Il s'agit par conséquent de comprendre les défis qui attendent la Suisse. Pas question donc de prendre des décisions pour le moment.
"Ce serait se voiler la face que de se limiter à attendre les décisions de Berne"Timothée Saumade, membre du comité de l'USPI Valais
Timothée Saumade, estime d'ailleurs que le Valais pourrait prendre les devants et déjà commencer à y réfléchir : "Rester à attendre les décisions de Berne, ce n'est pas complètement faux. Mais ce serait se voiler la face que de se limiter à ça". Car selon lui, le marché immobilier valaisan est un ensemble de micromarchés, tous avec leurs particularités. "C'est essentiel de soutenir le monde de la construction pour offrir des logements de tous types, à tous les prix. Surtout que les locataires de Sion n'ont pas forcément les mêmes attentes que les locataires de Viège.". Et d'ajouter qu'il faut avant tout réfléchir au marché immobilier à l'échelle valaisanne, "avec des distinctions très fortes selon qu'elles sont en plaine ou en montagne, en Bas-Valais ou en Haut-Valais".
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