Le safran séduit toujours plus d?agriculteurs valaisans
Quelques mètres carrés, voire quelques ares fleurissent désormais entre Martigny et Loèche.
Quelques mètres carrés, voire quelques ares fleurissent désormais entre Martigny et Loèche. Même si les parcelles restent modestes, le succès du safran grandit. Pour preuve, il ne se passe pas une semaine sans que l’Agroscope de Conthey soit sollicité pour des conseils par de potentiels producteurs suisses.
Selon Claude-Alain Carron de l’Agroscope, le safran est un « produit d’appel » qui peut donner un bon coup de projecteur sur une exploitation viticole ou agritouristique. Il explique aussi qu’en Valais, le sol peu argileux et le climat viticole correspondent bien aux exigences de cette épice. Il parle d’un vrai potentiel pour sa culture dans le canton. Toutefois, très gourmande en main d’œuvre et en surface, cette activité n’attire certainement pas pour sa rentabilité, même si le prix de vente du safran reste élevé (entre 30 et 70 francs le gramme d’épice suisse).
Alain Bétrisey, vigneron encaveur retraité, qui cultive du safran chez lui à Ayent depuis 2005, partage cet avis. L’an dernier, sur ses 70 mètres carrés, il a récolté 71,10 grammes. Sa production a une vocation de partage avec ses proches. Le safranier compare la culture de l’or rouge à l’apiculture. Il faut la pratiquer avant tout par passion. Dégager un véritable revenu agricole est quasiment impossible ici, conclut-il.
Même à Mund, qui possède une AOP depuis 2004, il s’agit plutôt « d’entretenir une tradition que de vivre du safran », explique Claude-Alain Carron. Avec deux hectares de culture qui offrent entre deux et trois kilos de la précieuse épice, soit une recette de 60'000 à 90’000 francs, la centaine de producteurs se partage un revenu symbolique.