Le nombre de vaches diminue lentement en Suisse. Le Valais tient le choc... pour l'instant
En Suisse, le nombre de bovins s’étiole année après année, au profit du petit bétail. Le Valais lui, va à contre-courant. Son cheptel de vaches se maintient, contrairement à celui d'ovins. Mais le Canton dit craindre pour la relève et les conséquences de cette diminution.

La Suisse, paradis des alpages et des vaches laitières ? Cette carte postale change année après année. L’office fédéral de la statistique fait état d’un cheptel qui s’étiole lentement mais sûrement, avec 200'000 bovins de perdus en moins de 30 ans (1,7 million de têtes en 1996 contre 1,5 million actuellement). Les agriculteurs semblent miser davantage sur les petits animaux de rentes, avec un nombre de moutons et de poulets à la hausse. L'OFS mentionne entre autres une augmentation de 2% du nombre d'ovins en une année.
Le Valais a contrecourant
Le Valais, lui, échappe à cette tendance et va même à contrecourant. Si le canton pèse moins lourd dans l’industrie carne nationale que les régions comme Berne, la barre des 32'000 bovins recensés – dont 13'700 vaches adultes - reste stable.
"Chaque diminution du cheptel signifie une perte d'entretien des paysage et une perte de biodiversité"Jean-Jacques Zufferey, chef du service valaisan de l'économie animale
Par contre, les moutons et les chèvres sont de moins en moins nombreux. Citons 30'000 moutons actuellement, contre 32'000 en 2017. "Chaque diminution est à prendre au sérieux", insiste Jean-Jacques Zufferey, chef de l’office cantonal de l’économie animale. "Au delà des ressources alimentaires locales, comme la viande ou le lait, ce bétail participe activement à l'entretien de nos alpages, à la structure du paysage et au développement de la biodiversité."
Le nombre de bovins pourrait aussi baisser
Dans le cas des ovins, Jean-Jacques Zufferey cite évidemment l’enjeu du grand prédateur - qui rebrasse les cartes et décourage nombre d'éleveurs. Une problématique qui s'applique moins aux vaches, mais le chef de service cite d'autres raisons qui lui laissent craindre une diminution similaire aux autres régions de Suisse. "Les contraintes du métier, la grille salariale, les normes d'hygiène et de production toujours plus strictes et le manque de soutien d'une frange de la population rendent la profession compliquée", énumère-t-il.
Sur ces différents fronts, le Canton "se mouille beaucoup" pour faire le pont entre les professionnels de l'agriculture et la population. "Que ce soit par des labels, des campagnes publicitaires ou des subventions aux interprofessions".
"Les formations ont du succès! C'est une fois sorti de l'école que les choses se compliquent"
Formations prisées
Dans d’autres professions, comme les soins, des task force sont par exemple créées pour booster l’attractivité de ces formations. Mais dans l’agriculture, ce n'est pas là que se situe le défi: Jean-Jacques Zufferey mentionne le succès de l'école d'agriculture, avec des filières complètes. "C'est une fois le diplôme en poche que les difficultés surviennent. Certains ne trouvent pas de terrains ou d'exploitations à reprendre".
Le chef de service observe là un changement sociétal dans le paysage agricole: si jusqu'à présent les domaines se transmettaient généralement de père en fils, aujourd'hui, il n'est pas rare que les enfants d'agriculteurs choisissent une autre voie professionnelle et que des jeunes souhaitent se lancer sans avoir de lien avec ce milieu ni de terres à disposition. "A nous de créer des ponts pour que tout le monde trouve son compte."