Le marché des peaux de renards est au plus bas: c'est par passion et par tradition qu'il survit

Les peaux de renards roux suisses se vendent de moins en moins bien. Le marché s'effondre. Autrefois on pouvait espérer toucher entre 80 et 100 francs, parfois jusqu'à 140 francs pour les plus belles fourrures. Mais, les tarifs proposés pour ces peaux se sont effondrés ces dernières années. Il est pourtant beaucoup question de retour à la nature, mais les gens ne veulent plus porter de la fourrure. Pour les chasseurs, le commerce de peaux n'est pas rentable. Le rêve du trappeur ce n'est pas pour les Valaisans. Alors pourquoi continuer? «C’est par passion. Je trouve dommage de ne pas utiliser des fourrures d’animaux qui sont de toute façon tirés pour la régulation», explique Nicolas Grand, qui chasse le renard depuis 7 ans.

Une prime de 15 francs par renard tiré et la peau brute qui se vend entre 5 et 10 francs à un tanneur. L'affaire n'est pas rentable. Nicolas Grand préfère la faire tanner pour environ 45 francs, et ensuite la vendre à des particuliers entre 50 et 100 francs pour les plus belles. Si c'est la passion qui le pousse à continuer, il en va de même du côté des tanneurs. Avec un marché qui s'est effondré ces dernières années, c'est encore la passion qui pousse Bernhard Neuenschwander à perpétuer une tradition plus que centenaire pour la société bernoise qu’il dirige. «En ce moment le marché est mauvais. Je continue par nostalgie, notre société est plus que centenaire et les peaux de renards roux suisse sont une tradition chez nous. Mais nous ne pourrons pas continuer ainsi durant des années.»

Les stocks de la société que dirige Bernhard Neuenschwander sont pleins et il achète les peaux à perte. Il se rendra tout de même au marché de Mörel dans le Haut-Valais. Ce sont principalement les chasseurs haut-valaisans, mais aussi bernois qui le fréquentent, ainsi que quelques chasseurs du Valais central. Pour Sacha Wellig, président du marché de la fourrure de Mörel, comme pour tous ces passionnés, cela fait sens d'utiliser des fourrures d'animaux qui seront de toute façon tirés pour la régulation. En Valais, ce sont entre 1500 et 2000 renards qui sont tirés chaque année. Le marché de Mörel écoule seulement 300 à 400 peaux. Sans la passion de ces hommes, c'est tout un savoir et une tradition qui se perdront.